Au plus fort de la crise avec Twitter, le Nigeria voulait obliger les réseaux sociaux à avoir des représentants physiques sur son territoire. Le projet avait finalement été reporté aux calendes grecques après l’accalmie entre les deux parties.
Au Nigeria, les autorités obligeront les réseaux sociaux et les plateformes à ouvrir des bureaux locaux et à demander des licences pour leur activité dans la République fédérale. Selon les autorités, cela sera rendu possible par le nouveau projet de réglementation des plateformes connectées. Le texte a également pour but de réduire les abus en ligne et la désinformation.
Une partie de la loi a été présentée à la presse le 13 juin par l’agence nationale de développement des technologies de l’information (NIDTA). Selon l’institution, Twitter, Facebook et Tiktok, entre autres plateformes, seront tenues de s'enregistrer, d'ouvrir des bureaux au Nigeria et de désigner des personnes chargées de rester en contact avec le gouvernement. Les plateformes concernées par la nouvelle loi devront également fournir obligatoirement des rapports annuels mentionnant leur nombre d'utilisateurs.
D’après les autorités, le règlement a été élaboré avec la participation de Twitter, Facebook, WhatsApp, Instagram, Google et TikTok.
Malgré tout, le texte pourrait poser des problèmes à certaines plateformes. Si Twitter avait déjà convenu avec les autorités nigérianes d’ouvrir un bureau dans le pays, des plateformes comme TikTok et Facebook pourraient y voir un inconvénient. Si la maison-mère du réseau social de Mark Zuckerberg était présente sur le territoire, le réseau social aurait, par exemple, eu à donner des explications pour avoir laissé les séparatistes biafrais diffuser leurs messages sur la plateforme.
Par ailleurs, Netflix et les autres plateformes de vidéo à la demande n’ont pas pour habitude de révéler le nombre d’abonnés par pays. Le leader mondial du streaming et de la vidéo à la demande pourrait être réticent à fournir cette donnée stratégique.
Servan Ahougnon