Dans son adresse à la jeunesse le 11 février dernier, le chef de l'Etat a une fois encore encouragé les Camerounais à s'auto-employer. Fournir le cadre technique propice à cette émulation est indispensable.
Le ministre de l’Enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo (photo), a procédé le mercredi 28 février à Sangmélima, dans le sud du pays, à la pose de la première pierre de construction du centre d’incubation des innovations et des entreprises digitales de l’Ecole supérieure internationale de génie numérique, l’un des établissements de l’université inter-Etats Congo-Cameroun (UIECC). La construction de ce centre d’incubation est réalisée par le génie militaire. Ce, grâce à un financement de 450 millions FCFA (743 000 USD) mobilisé auprès de la Banque de développement des Etats de l’Afrique centrale (BDEAC), dans le cadre de la mise en œuvre des onze projets intégrateurs prioritaires de la CEMAC, dont l’université inter-Etats fait partie, selon Investir au Cameroun.
Le centre, un bâtiment de deux niveaux qui sera construit sur près de 1 675 m2, est une structure de détection, d’accueil et d’accompagnement des étudiants et de jeunes diplômés de l’Ecole supérieure internationale de génie numérique porteurs de projets de création d’entreprises digitales, en leur fournissant des prestations en termes de formation à l’entrepreneuriat, de mise en relations, de parrainage et de services administratifs, apprend-on de sources officielles. Il devra permettre une meilleure mise en œuvre et suivi des projets d’innovation et d’entrepreneuriat digital.
« Le centre d’incubation, dont le ministre d’État vient de lancer les travaux, n’est en réalité qu’un bâtiment. L’école, de manière globale, est un centre d’incubation dans lequel les étudiants, les élèves ingénieurs ont déjà des startups, ont déjà des projets, sont déjà totalement impliqués dans des activités économiques rentables », a déclaré à la radio nationale, Marcel Fouda Ndjodo, coordonnateur de l’université inter-Etats Congo-Cameroun et directeur de l’Ecole supérieure internationale de génie numérique. Cette école revendique en effet l’accompagnement d’une trentaine de startups des élèves ingénieurs dans la maturation de leurs projets, moins de cinq après l’ouverture de ses portes. Son directeur affirme que l’ambition de l’école est de transformer la ville de Sangmélima en « un pôle de développement des activités numériques ».
La nouvelle loi portant orientation de l’enseignement supérieur au Cameroun, promulguée le 25 juin 2023, redéfinit le rôle des institutions universitaires en les transformant en véritables « universités-entreprises » et élève le statut de l’étudiant au rang « d'étudiant-entrepreneur » pour lutter contre le chômage des jeunes par la promotion de l’auto-emploi. « Dans une économie libérale comme la nôtre dans laquelle le secteur privé devrait être le premier pourvoyeur d'emplois, l’un des rôles fondamentaux de l’université est de soutenir la diversification de l’économie à travers la détection, la formation et l’incubation à l’université des potentiels et futurs capitaines et leaders des secteurs primaire, secondaire, tertiaire et quaternaire », soutient le ministre Jacques Fame Ndongo. Pour le membre du gouvernement, le centre d’incubation des innovations et des entreprises digitales est une « plus-value » professionnelle et technique dans la formation de ces élèves ingénieurs.
Pour rappel, l’université inter-Etats Congo-Cameroun a été créée le 21 décembre 2012 à l’initiative des deux chefs d’Etat du Cameroun et du Congo, Paul Biya et Denis Sassou Nguesso. Mais ce n’est qu’au cours de l’année académique 2020-2021 qu’elle a démarré ses activités de formation avec l’ouverture, sur le site de Sangmélima, de l’Ecole supérieure internationale de génie numérique. Cette école compte actuellement 450 élèves ingénieurs, soit 250 Camerounais et 200 ressortissants congolais.
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