L’entrepreneure d’origine congolaise se démarque à l’international dans la valorisation des créations artistiques africaines. Elle s’appuie sur les nouvelles technologies pour concrétiser ses ambitions de faire de sa plateforme, Pavillon 54, le réseau par excellence des acteurs et des passionnés de l’art.
Alors qu’elle mène une carrière internationale riche de 13 ans d’expérience dans le secteur financier, Dana Endundo Ferreira (photo) souhaitait faire quelque chose qui la passionnait. Née de parents collectionneurs, elle a toujours nourri un grand intérêt pour l’art et la culture.
« Je me suis rendu compte que malgré la popularité croissante de l'art africain contemporain sur la scène artistique mondiale ces dernières années, la majorité des gens ne s’imagine pas que l'art africain haut de gamme est prisé sur certains marchés internationaux », relate-t-elle.
Diplômée d’un Master in Business Administration à l’université de Columbia aux Etats-Unis, en 2012, elle s’est ensuite spécialisée dans les stratégies numériques et le marketing digital dans des entreprises américaines. En 2018, elle s’est installée au Royaume-Uni, où elle a travaillé en tant que consultante pour une fintech ayant des aspirations commerciales en Afrique. Son expérience dans le numérique, elle a décidé de la mettre au service de l’art africain, en fondant Pavillon 54, une plateforme digitale autour de l'art moderne et contemporain d'Afrique et de la diaspora.
Pavillon 54 connecte à la fois les artistes, collectionneurs, acheteurs, institutions du domaine et amoureux de l’art. Il s’agit d’une solution centralisée qui relie les différents acteurs, facilitant la découverte et l’investissement dans l’art africain et de la diaspora tout en contribuant à un développement à long terme du marché. Dana a pour objectif de créer « la première plateforme leader dédiée au développement des arts et de la culture de l'Afrique, par les Africains, pour les Africains et pour le reste du monde ».
Pour parvenir à un tel exploit, elle repose sa stratégie, dit-elle, sur les 3 C, à savoir : commercial, contenu & communauté. L’aspect commercial implique tout naturellement les différents achats d’œuvres africaines. Elle entend ensuite proposer un contenu éducatif pour combler le vide d'information sur l'art africain avec un blog bien documenté et d'autres ressources ; et enfin, elle organise des événements qui contribuent à créer une communauté forte où les cultures africaines sont partagées et célébrées. A ce jour, une quarantaine d’artistes réputés sont répertoriés sur Pavillon 54, où ils exposent diverses œuvres entre peintures, photographies et sculptures vendues de 1 000 à 10 000 dollars.
Si les chiffres sont prometteurs, Dana Endundo Ferreira déplore toutefois le manque de soutien financier et d’infrastructures dans les métiers des arts en Afrique, malgré le fort potentiel de cette industrie à l’international.
« Nous consacrerons bientôt également un espace sur notre plateforme pour présenter et offrir plus de visibilité aux jeunes artistes qui n'ont pas de représentation formelle en galerie ou d'autres opportunités d'exposition, mais démontrent un grand talent et beaucoup de potentiel », annonce l’entrepreneure qui ambitionne de faire de Pavillon 54 la référence mondiale en matière d’art contemporain et moderne d’Afrique et de la diaspora.
Aïsha Moyouzame