Elles figurent parmi les 19 nominées sur plus de 300 candidatures reçues par la Journée de la femme digitale (JFD), un mouvement de l’innovation au féminin. Elles se sont démarquées dans les catégories Entrepreneur, Intrapreneur et Junior pour la région Afrique.  

Les délibérations pour la 10e édition du Prix Les Maragaret se tiendront le 10 février à la Sorbonne à Paris. Une Egyptienne, une Ougandaise, une Sénégalaise, deux Gabonaises, une Kényane, une Ivoirienne et une Sud-Africaine sont en lice pour le titre dans ses trois catégories ouvertes en Afrique.

Entrepreneur

- Farah Emara, égyptienne, est finaliste avec son projet FreshSource. C’est une plateforme agricole reliant les fermes aux entreprises et fournissant des solutions du dernier kilomètre. Sa mission, rationaliser la chaîne de valeur des produits frais et responsabiliser les agriculteurs pour réduire les pertes alimentaires.

- Shamim Nabuuma Kaliisa est Ougandaise. Elle est la fondatrice de Chil AI Lab, start-up qui utilise l'intelligence artificielle et l'apprentissage automatique pour étendre les services de santé essentiels aux pauvres et aux marginalisés en Ouganda, les femmes en particulier.

- Ariane Akeret, Gabonaise, est finaliste avec  son projet CaPay. C’est une application destinée à faciliter le paiement des salaires et autres transactions financières, via le mobile money. C’est une plateforme numérique proposée aux salariés, retraités et autres populations non bancarisées des entreprises, des caisses de prestations sociales, organismes, associations et administrations publiques.

Intrapreneur

- Adjaratou Wakha Aidara est Sénégalaise, directrice exécutive de Partners West Africa-Sénégal. Elle est finaliste avec son un projet de mobilité propre, sûre, durable et connectée avec des motos-taxis.

- Patricia Ndikumana est Kényane. Responsable des partenariats Sokowatch. Elle est finaliste avec Sokowatch, plateforme d’e-commerce dont l’objectif est de fournir tout ce dont un détaillant a besoin, sans grossiste ni banque.

- L’Ivoirienne Cléo Ngokoudi est la directrice financière d’Anka. Elle est finaliste avec Anka, plateforme qui fournit aux commerçants locaux des solutions intégrées de gestion digitale, la facilitation des transactions financières internationales.

Junior

- Maylis Kouakoua, Gabonaise de 13 ans. Finaliste avec son jeu sur Scracth, présenté sous forme de quizz. Elle sensibilise les adolescents sur les dangers d’Internet, notamment le cyber-harcèlement.

- Malebina Tsotsotso est une Sud-Africaine de 15 ans. Elle a créé MTutor, une plateforme d'apprentissage en ligne conçue pour fournir un outil edtech adaptable, évolutif, sûr et sécurisé.

Selon Delphine Remy-Boutang, présidente-directrice générale de The Bureau et de la JFD, le projet que porte chaque jeune femme a été meilleur parmi des centaines. « Nous avons reçu plus de 300 candidatures. C’est une opportunité unique pour faire émerger nos futures championnes européennes et africaines de la tech. Leurs projets répondent tous à de grands enjeux de société ».

Elle a indiqué que le prix répond à la nécessité « d’orienter plus d’investissements vers l’entrepreneuriat féminin qui porte, lui aussi, des solutions à la transformation digitale en la mettant au service de nos sociétés et de l’environnement ».

Pour cette édition du prix, le vote du public comptera pour une voix pendant les délibérations du jury. Le Prix les Margaret a été lancé en 2013 par la JFD. Il récompense chaque année des femmes entrepreneurs et intrapreneurs, en Europe et en Afrique, dont les projets et innovations répondent aux grands enjeux de la société. Ce prix rend hommage à Margaret Hamilton, ancienne directrice du département génie logiciel au sein du MIT Instrumentation Laboratory qui a développé les logiciels embarqués du programme spatial Apollo de la NASA. 

Brice Gotoa

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Ecolia Labs jouit aujourd’hui de la confiance de plusieurs acteurs du secteur numérique. Elle revendique plus de 1 000 jeunes formés aux compétences numériques, 500 entrepreneurs pris sous mentorat, 30 start-up accompagnées.

Lancée en 2014, Ecolia Labs est une structure d’accompagnement à l’entrepreneuriat innovant (SAEI). C’est une idée de l’ingénieur informatique Yves Cédric Ntsama (photo). C’est le fruit d’une expérience personnelle, alors qu’il était employé à l'Organisation internationale de la francophonie (OIF) de 2013 à 2014. Piqué par la fibre entrepreneuriale, il commence à fréquenter des espaces de travail partagés (coworking space) où il rencontre d'autres jeunes porteurs d'idées ou de projets qui rencontrent des défis similaires aux siens.

« Le fait de me connecter à ces jeunes, partager mes idées et mes difficultés, mais surtout m'inspirer de leurs parcours et de leurs expériences, m'a permis d'évoluer dans mes projets ; j'ai compris l'importance de ce type d'espace et son impact dans le développement et la réussite des projets portés par des jeunes », raconte Yves Cédric Ntsama. Ainsi naît l'incubateur Ecolia Labs. Pour améliorer son expertise en accompagnement de porteurs de projets innovants, le jeune tech entrepreneur camerounais retourne se former. Il obtient en 2015 un diplôme de l’université de Lille en recherche pour l’éducation numérique.

A ses débuts, l’écosystème créé par Yves Cédric Ntsama est constitué d’un incubateur de start-up pour l’accompagnement personnalisé des jeunes dans la création et la croissance de leur entreprise ; un Tech Hub dédié au développement des compétences digitales ; un espace de coworking pour fédérer les énergies et s’améliorer réciproquement ; un club de programmation pour apprendre aux jeunes de 6 à 16 ans comment coder, créer un site Web, une application ; enfin un centre de recherche en éducation numérique axé sur le développement de solutions et d’approches pédagogiques innovantes adaptables dans le système éducatif national.

Ecolia Labs a évolué au fil du temps, suscitant en parallèle la confiance de plusieurs acteurs intéressés par le développement du numérique. Orange Cameroun lui a déjà confié plusieurs missions comme l’organisation du Hackathon ODC Code Week ou encore la formation de jeune au codage. Il y a aussi le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour qui l’incubateur a organisé un atelier de renforcement de capacités pour les incubateurs locaux. En 2018, Ecolia Labs rejoint la communauté Afric'innov, un réseau de structures d’accompagnement à l’entrepreneuriat innovant basé à Dakar au Sénégal.

Aujourd’hui, l’incubateur propose de nouveaux services parmi lesquels la pré-incubation, la formation aux technologies émergentes ou encore l’organisation de hackathons. Depuis 2020, Ecolia Labs travaille sur son projet de bibliothèque pour entrepreneurs (BookLabs), avec l’appui financier de l’ambassade des Etats-unis, pour stimuler la créativité chez les jeunes en s'inspirant du parcours et des expériences des plus grands entrepreneurs du monde.

Avec le développement de nouvelles technologies, Ecolia Labs fait aussi de l’intelligence artificielle l’un de ses nouveaux centres d’intérêt. A ce jour, le centre d’accompagnement à l’innovation technologique revendique plus de 1000 jeunes formés aux compétences du numérique, plus de 500 entrepreneurs formés et pris sous mentorat, plus de 30 start-up accompagnées. 

Ruben Tchounyabe

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La Tunisie figure dans le top 5 des nations africaines les mieux préparées en matière de gouvernance électronique, la base de données interactive UNeGovKB des Nations unies. Cependant des faiblesses demeurent. Idaraty veut y répondre.

A travers son site Internet Idaraty.tn, Ahmed Zoghlami est aujourd’hui une référence en matière d’orientation administrative en Tunisie. Il fournit aux usagers une aide pour plus de 1 800 procédures dans près de 3 500 administrations publiques. Sa plateforme lui a été inspirée en 2020 alors que la pandémie gagne en intensité à travers le monde. Des mesures sanitaires restrictives sont prises et les voyageurs venant en Tunisie peinent à trouver la bonne information malgré les mesures prises par le gouvernement. En août, Idaraty.tn est lancée.

« Nous avons résumé les papiers nécessaires à présenter à l’aéroport sur le portail. Chose, que l’Observatoire national des maladies nouvelles et émergentes n’a pas réussi à communiquer convenablement… Les informations précises qu’on fournissait sur le portail ont intéressé 10 000 internautes. Un score record, qui nous a révélé qu’on devrait développer cette piste, très utile pour les utilisateurs », relate Ahmed Zoghlami.

Détenteur d’une licence fondamentale en science de l’informatique de l’université de Carthage depuis 2013, le jeune Tunisien lance Idaraty fort d’une dizaine d’années d’expérience professionnelle acquise dans la communication, la gestion de contenu, les technologies numériques. Le service à valeur ajoutée qu’il offre contribue à accéder à la bonne information depuis le confort de chez soi et à passer moins de temps dans les bureaux de l'administration publique lorsque l’on vient introduire sa demande de service.

Quelques mois après son lancement, Idaraty.tn a suscité un grand intérêt des populations qui l’ont adopté rapidement. Aujourd’hui, près de 350 000 visiteurs ont déjà été accompagnés par le portail, qui traduit même les différentes démarches administratives proposées dans les dialectes locaux. Pour Ahmed Zoghlami, « il s’agit de faciliter aussi le numérique pour la population, et de contribuer à la transformation digitale dans le pays ».

Outre les procédures administratives, Idaraty.tn permet également de se renseigner sur plusieurs autres services comme le dépistage du coronavirus ou encore les mesures sanitaires spéciales Covid-19 pour le retour des Tunisiens résidant à l’étranger. Elle intègre également un calendrier pour différents évènements fiscaux et sociaux qui touchent les personnes physiques et morales comme les dates de paiement des vignettes fiscales et de déclaration d'impôt pour les personnes physiques et morales, les fêtes religieuses, les jours fériés, etc. 

Aïsha Moyouzame

 

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Alors que l’entreprise qu’il représente – premier écosystème blockchain et première bourse de crypto-monnaies au monde– négocie déjà jusqu’à 76 milliards $ par jour, son directeur Afrique souhaite que cette croissance profite également aux populations du continent.

Pour Emmanuel Babalola, 2022 est une année de défis. Le directeur Afrique de Binance, plateforme mondiale d'échange de crypto-monnaies, veut s’y consacrer à généraliser l’adoption des crypto-monnaies en Afrique. Dans un contexte où la perception des monnaies virtuelles est encore empreinte de méfiance, la tâche du Nigérian de 27 ans ne s’annonce pas de tout repos. Mais il est déterminé à y arriver.

L’ex-directeur général de Binance Nigeria, porté à la tête de la division africaine de l’entreprise en 2021, compte accentuer les campagnes de sensibilisations et des formations sur l’utilité des monnaies virtuelles. Il a déjà contribué à de nombreuses initiatives en matière d'éducation, en l’occurrence Binance Academy et Binance Masterclass. L’objectif de ces programmes est d’enseigner aux Africains les principes fondamentaux des crypto-monnaies, comment identifier les escroqueries et protéger leur aventure dans cette monnaie que beaucoup découvrent encore.

« Notre priorité absolue est la sécurité des utilisateurs, c'est pourquoi nous avons lancé notre initiative d'éducation - pour enseigner les principes de base de la cryptographie, expliquer les cas d'utilisation quotidiens et garantir que les utilisateurs savent comment éviter les escroqueries. Nous avons également lancé une campagne appelée My Crypto Life, une initiative qui met en lumière d'incroyables histoires de crypto de personnes du monde entier, montrant comment la cryptomonnaie peut être utilisée par les gens ordinaires », explique Emmannuel Babalola.

Le travail qu’il a exécuté jusqu’ici porte déjà ses fruits. En Afrique, le volume d'échange des utilisateurs africains sur la plateforme Binance a augmenté de 589 %, assure-t-il. Ce chiffre prometteur est pour lui, un moyen de convaincre les sceptiques, inquiets de la fraude, de la fuite des capitaux et des dommages environnementaux liés au bitcoin.

Sous sa direction, la Binance Masterclass estime avoir fourni des ressources éducatives à plus de 350 000 Africains en 2021. D’après lui, Binance créé l'infrastructure éducative dont les Africains ont besoin pour être financièrement libres et informés. Pour attirer plus d’utilisateurs, la plateforme mondiale d’actifs numériques multiplie les actions sur le continent, devenant officiellement un des sponsors de la 33e édition de la Coupe d’Afrique des Nations de football (CAN) le 9 janvier dernier.

Depuis 2020, les divers programmes de Binance auraient ainsi déjà profité à plus de 541 000 Africains. Le nouveau partenariat avec la CAN, qui est l’un des événements les plus médiatisés du continent, offre une opportunité à Emmanuel Babalola de toucher 160 pays et une audience avoisinant les 300 millions de personnes. Il estime « qu’une plus grande adoption de la blockchain ouvre la porte à davantage d'opportunités pour de nombreuses entreprises de développer encore plus d'applications basées sur la blockchain et de créer plus d'opportunités d'emploi ».

Aïsha Moyouzame

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Le nouveau défi qu’elle doit relever contribuera à une nette amélioration du cadre de collaboration entre les tribunaux, avocats, auxiliaires de justice. Une tâche qu'elle prend très à coeur.

En décembre 2021, le gouvernement marocain a nommé Samia Chakri (photo) au poste de directrice des études, de la coopération et de la modernisation au sein du ministère de la Justice. Du haut de sa vingtaine d’années d’expérience en management, conduite du changement, alignement stratégique des systèmes d’information et transformation digitale de l’administration, elle prend les commandes du chantier prioritaire qu’est la numérisation des services judiciaires.

Passionnée par l’informatique depuis toujours, c’est un rêve qui se réalise pour cette ingénieure analyste des systèmes d’information. « Durant des années, j’avais comme plan de carrière de travailler dans l’informatique. C’était une évidence, même si je n’ai pas tout de suite plongé dedans », confie-t-elle à Medias24.

Avant sa nouvelle fonction, Samia Chakri a contribué à la réforme digitale de l’administration en participant à l’élaboration de textes juridiques, dont le projet de loi sur l’administration numérique, ou encore la loi 61-16 relative à la création de l’Agence de développement du digital. Elle a supervisé la mise en œuvre de la stratégie Maroc numérique 2013, et a activement pris part aux propositions relatives à la transformation digitale de l’administration publique au Maroc. En 2020, elle a également participé à l’élaboration de plusieurs autres projets de numérisation du gouvernement.

Les défis qui l’attendent au sein du ministère marocain de la Justice sont nombreux. A peine nommée, elle travaille déjà sur divers projets, notamment la digitalisation des services juridiques au profit des usagers, des citoyens et des entreprises. Dans un premier temps, il s’agira de faciliter les démarches des citoyens dans les tribunaux. Il sera également question de permettre aux avocats et travailleurs des structures juridiques de numériser leurs activités. « La police, la gendarmerie, la douane, il faut les satisfaire. C’est pourquoi nous commençons progressivement en donnant la priorité aux usagers », précise-t-elle.

Avant d’être envoyée au ministère de la Justice, Samia Chakri a servi pendant treize ans au ministère de la Santé ; cinq ans au ministère de l’Industrie, du Commerce et de l’Economie verte et numérique, puis deux ans environ au ministère des Finances.

Aïsha Moyouzame

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En décembre 2021, la jeune entreprise technologique orientée dans les services de santé a reçu 20 000 $ pour financer son développement. Elle demeure déterminée à fournir aux malades une prise en charge de qualité.

Klarah est une start-up d’e-santé qui permet aux utilisateurs de recevoir des soins de qualité à domicile. Son principe est de mettre des patients en relation avec des infirmiers à proximité, grâce à sa plateforme accessible en ligne. Elle propose divers services dont le soin de plaies, les bilans de santé, les soins pour diabétique, hypertendu, les soins post-hôpital, l’éducation des patients.

Ce projet basé à Buea, dans la région Sud-Ouest du Cameroun a été développé par Innocentia Kwalar (photo, au centre), une infirmière riche d’une vingtaine d’années d’expérience. Il lui a été inspiré il y a quelques années. Son père était malade, son frère installé en Allemagne, en manque d’informations sur l’évolution de son état de santé et inquiet, a dû se déplacer pour le voir. La fratrie embauche alors une infirmière qui s’occupera du père à domicile jusqu’à son rétablissement complet. Après cette expérience, Innocentia Kwalar se dit que si son frère s’est autant inquiété pour la prise en charge de leur père, alors d’autres Africains installés à l’étranger ont les mêmes préoccupations pour des membres de leur famille restés au pays.

« Lorsqu’infirmières et patients s’inscrivent, nous sommes en mesure de les jumeler en fonction de leur proximité, mais surtout en fonction des besoins du patient et de l’expérience de l’infirmière », explique la fondatrice de Klarah. 

Le nombre d’infirmières enregistrées à ce jour sur la plateforme avoisine 200. Innocentia Kwalar indique que ce nombre est déjà supérieur à celui de la plupart des hôpitaux du pays. Elle soutient que sa solution vient répondre à un problème de prise en charge sanitaire en Afrique où plus de 25 milliards $ sont dépensés chaque année en factures médicales, mais où les hôpitaux restent sous-financés, surpeuplés et difficilement accessibles. Avec Klarah, le suivi est personnalisé. L’idée est de bâtir le « Uber des infirmiers en Afrique », plaisante l’innovatrice, qui annonce le développement d’un réseau de médecins qui viendra enrichir Klarah. Ces professionnels consulteront les patients à l’aide d’applications mobiles.

Le 2 décembre 2021, la start-up a remporté le 3e des cinq prix mis en compétition par HealthTech Hub Africa. Elle a reçu la somme de 20 000 $ et a intégré l’accélérateur de projets d’e-santé soutenu par la Fondation Novartis, en collaboration avec la Fondation Norrsken, basée à Kigali au Rwanda. 

Ruben Tchounyabe

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II fait partie des premiers entrepreneurs dans son domaine à lever plus de 3 millions EUR en Afrique francophone. Le risque pris en 2015 d'abandonner une vie confortable en France pour investir dans la finance digitale au pays est loin d’être un regret.

Avec son Master en Finance et une expérience professionnelle d’une dizaine d'années affûtée dans le secteur bancaire et financier en France, Serge Boupda (photo) est retourné au Cameroun pour participer au développement numérique de l’écosystème financier. En 2015, il a lancé Diool, une start-up qui réunit plusieurs services de paiement financiers sur une même plateforme numérique. Elle enregistre actuellement plus de 2 500 commerçants qui ont effectué des transactions d’une valeur d’environ 120 millions $ au cours des six dernières années.

Lorsqu’il est rentré au Cameroun, Serge Boupda a constaté que les commerçants préféraient être payés en espèces. D’après lui, la raison derrière ce choix n’était pas la résistance à d’autres formes de paiement que les billets de banque, mais plutôt un problème d’ordre technique. En effet pour un commerçant, le point en fin de journée d'un grand nombre de paiements émis via une variété de services d'argent mobile, ainsi que par des formes de liquidités telles que les billets de banque et les pièces de monnaie, les chèques et d'autres types d'outils est un processus très complexe et chronophage, d'autant plus que le risque de faire des erreurs est élevé lorsque les chiffres indiqués sont importants.

Avec Diool, qui réunit tout en un seul point, il a voulu améliorer la comptabilité des commerçants. La plateforme leur permet de payer leurs fournisseurs ou d'être payés par les clients, quel que soit le moyen de paiement utilisé par ces derniers. Elle propose aussi des services de revente de produits de consommation, et le règlement de factures.

En février 2021, l’entrepreneur a mené avec succès un tour de table de 3,5 millions d'euros par le biais d’une opération dirigée par la holding diversifiée Lundin Group, avec la participation d’actionnaires de cet agrégateur de services financiers. Cet investissement a fait de Diool l’une des start-up fintech les mieux financées d'Afrique francophone. Une première victoire pour Serge Boupda qui en attend d’autres.

Lui qui envisage désormais l'avenir avec beaucoup d'optimisme, déploie actuellement son service à travers le Cameroun et rêve de conquérir l'Afrique de l'Ouest dans les prochaines années. Pour y parvenir, il travaille à l’amélioration des fonctionnalités de la plateforme et à nouer des accords de partenariat avec des entreprises de télécommunication, les institutions financières partenaires, et à se conformer à la réglementation locale. 

Aïsha Moyouzame

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Son idée est née de sa propre expérience de malade en France. Lauréat du Challenge App Afrique 2020 organisé par RFI, le service qui est déjà disponible au Mali couve une expansion à l’échelle du continent.

Le mardi 18 janvier, Amara Diawara (photo) a annoncé un partenariat avec Synapse Medicine, entreprise française de logiciels de santé qui permettra à la start-up Afriqcare, dont il est co-fondateur aux côtés de Mariam Coulibaly, d'améliorer davantage les services fournis aux populations.

A travers sa plateforme destinée aux professionnels de la santé et aux patients, le tech entrepreneur, détenteur d’un doctorat d’Etat en médecine de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry, veut révolutionner l’accès aux soins de santé dans son pays la Guinée. Le reste de l’Afrique de l’Ouest est également sa cible.

Afriqcare permet la prise de rendez-vous en ligne, la téléconsultation, la téléexpertise, tout en donnant aux médecins l'accès au dossier médical du patient grâce à un livret de santé et à un carnet de vaccination électronique. Avec environ 37 spécialités médicales recensées actuellement sur sa plateforme, Afriqcare est déjà disponible à Conakry en Guinée et à Bamako au Mali.

La solution numérique a germé dans l’esprit d’Amara Diawara alors qu’il suivait des soins pour une tumeur au poumon en France où il s’était envolé en 2015 pour faire un master en santé publique, après avoir travaillé à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le cadre de la riposte contre l’épidémie d'Ebola dans son pays. Durant son traitement, il découvre l’utilisation d’outils numériques pour le suivi de soins et veut les appliquer sur le continent africain.

« Je me suis dit qu'il fallait donner aux patients et aux professionnels de santé africains le moyen d'interagir avec des outils numériques. Quand je recevais mes patients, une fois sorti de l'hôpital, je n'avais plus d'informations sur leur parcours. Il fallait que ça change », déplorait-il. En 2020, Afriqcare voit le jour.

En gagnant le prix Challenge App Afrique 2020 de RFI, Amara Diawara a pu bénéficier d'un financement de 15 000 euros. Il expliquait en février 2021, lors de la remise des récompenses, que l’argent servirait à développer une nouvelle version améliorée de l'application Afriqcare.

« Nous allons rendre l'application plus facile d'utilisation, afin qu'elle soit accessible même avec un faible débit d'Internet. La nouvelle version sera également plus fiable et plus sécurisée », pour atteindre l'objectif de devenir leader du secteur de la santé numérique en Afrique francophone d’ici 2025, indiquait-il.

Aïsha Moyouzame

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Le jeune entrepreneur numérique a plusieurs fois été primé pour le travail réalisé par son studio d’animation spécialisé dans les jeux vidéo africains. Il ambitionne désormais de porter plus haut les projets développés par d’autres jeunes du continent et y contribuer au rayonnement de l’industrie.

Engagé dans la promotion des cultures africaines, Teddy Kossoko a fondé en 2017 Masseka Game Studio, une start-up qui développe des jeux vidéo qui servent de vitrine aux traditions d’Afrique.  Le Centrafricain de 27 ans, installé à Toulouse en France depuis 2012, est aujourd’hui reconnu à l’international pour son travail dans la valorisation du patrimoine africain via les technologies numériques.

L’idée de se lancer dans les jeux vidéo sur mobile lui est venue  alors qu’il termine un diplôme en informatique à l’université de Blagnac en 2014. Teddy Kossoko constate que les personnes qui jouent beaucoup aux jeux vidéo acquièrent des connaissances sur des cultures d’ailleurs. C’est ainsi qu’il commence à travailler sur son tout premier jeu, Kissoro Tribal Game, sorti en 2018 et inspiré du Kissoro, un jeu de plateau très populaire en Centrafrique et que l’on retrouve partout sur le continent africain. Pour cette première réalisation, il bénéficie de l’accompagnement du Centre national de recherche scientifique (CNRS) qui met à sa disposition ses ressources documentaires.

En seulement 2 mois, il a été téléchargé par plus de 13 000 personnes dans une vingtaine de pays dans le monde. En plus d’être disponible en 5 langues (français, anglais, japonais, russe, espagnol), il présente de nombreuses fonctionnalités : mode multijoueur, histoires à découvrir, challenges, tutoriels, quêtes et concours gagnants, entre autres.

Avec Masseka Game Studio, Teddy Kossoko, du haut de son diplôme en informatique appliquée à la gestion des entreprises (MIAGE), a remporté de nombreux prix à l’international. Entre autres le « Pitch Your Game » de la Geek Touch à Lyon en 2017, ainsi que le Tongolo Awards organisé la même année par l'association Sewati Tongolo, dans la catégorie Jeux vidéo.

Au-delà des récompenses, Teddy Kossoko a également noué de nombreux partenariats avec des structures internationales, notamment Intouch, une solution de paiement mobile opérant notamment au Sénégal, le CNRS, l’ambassade de Centrafrique en France ou encore BPIFrance.

Ces multiples prix et partenariats offrent aujourd’hui à Teddy Kossoko l’opportunité de préparer des projets plus ambitieux à travers lesquels il souhaite conquérir de nouveaux marchés. Avec son équipe, il travaille sur le développement de nouveaux produits parmi lesquels un jeu de course dénommé Cours Didier ; Georges d’or, un jeu de foot en 3D mettant en scène un jeune homme pauvre qui veut devenir ballon d’or ; ou encore Imani Imanu et la légende des Sonni, un jeu d’aventure en 2D.

Malgré les succès enregistrés depuis le lancement de son projet il y a 4 ans, Teddy Kossoko reconnaît que l’industrie des jeux vidéo reste encore peu développée en Afrique. « Si le marché africain est en devenir, il faut d’abord résoudre les problèmes d’accès à Internet et former les jeunes créateurs afin qu’ils puissent proposer des jeux répondant aux critères internationaux. La place des créateurs africains à l’échelle internationale est aujourd’hui infime, même si les initiatives déployées sont très bonnes », a-t-il affirmé.

Au-delà de ses propres créations, Teddy Kossoko cherche à présent à valoriser les initiatives d’autres studios de jeux vidéo africains à travers la plateforme African Gaming Networks qu’il a créée en 2019. L’idée derrière ce réseau est de faire face aux obstacles propres au secteur, notamment son organisation, les difficultés de formation et de monétisation des jeux vidéo. En plus de référencer les créateurs, elle propose également une cartographie de l’écosystème africain, et permet d’identifier des talents à soutenir financièrement.

Aïsha Moyouzame

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En moins de trois années d’existence, la start-up développée par trois jeunes tunisiens affiche des ambitions folles. Après le marché national de Tunisie, puis le Maroc, de nouvelles destinations internationales sont ciblées.

Animés par une volonté de participer activement à la transition numérique en Tunisie, Yassir El Ismaili El Edrissi, Hamza Guesmi et Koussi Aymen ont fondé la start-up Lamma en juin 2020. Initialement spécialisée dans les services de covoiturage, la jeune pousse a vite fait de développer ses prestations dans le Quick Commerce, bien consciente de la rude concurrence qui prévaut dans le secteur tunisien des solutions de transports. Elle capitalise aujourd’hui sur les 15 000 clients fidélisés par son activité de covoiturage.

 Le terme de Quick Commerce désigne en effet les activités commerciales de distribution basées sur la promesse d'une livraison effectuée dans un délai très court de l'ordre de 10 à 15 minutes. Les activités relevant du Quick Commerce desservent des zones à forte densité urbaine et s'appuient généralement sur des entrepôts situés en centre-ville. Le Quick commerce peut parfois être opéré à partir d'opération de picking en points de vente traditionnels.

A travers sa plateforme web et mobile, l’argument de vente de Lamma, c’est le temps. La start-up livre aux utilisateurs, principalement répertoriés dans le Grand Tunis, des produits d'épicerie, alimentaires, des soins corporels, des produits électroniques, des articles de mode, etc. Yassir El Ismaili El Edrissi, Hamza Guesmi et Koussi Aymen assurent que la livraison est effectuée en moins de 45 minutes, grâce à de nombreux magasins de relai et son réseau de partenaires. Lamma répond au désir des jeunes Tunisiens d’acheter en ligne et d’entrer en possession de leurs courses sans contrainte de déplacement.

En moins de deux ans, les trois co-fondateurs de Lamma ont réussi à développer leur projet et comptent à ce jour 1000 unités de stockage, travaillent avec plus de 150 commerçants. En fin d’année 2021, ils annonçaient déjà l’ouverture de trois magasins supplémentaires, couvrant ainsi 80 % de la population du Grand Tunis ; et procédaient à l’acquisition de Farm Trust, start-up spécialisée dans l’e-commerce de produits issus de l’agriculture saine et biologique.

Aujourd’hui, les trois associés annoncent l’expansion avec succès de Lamma au Maroc. Une internationalisation rendue possible grâce à un investissement dont le montant demeuré secret a été obtenu auprès d’Orange Ventures en octobre 2021, après leur participation à l'accélérateur Flat6Labs Tunis.

Avec les fonds à leur disposition, les trois compatriotes se projettent bien au-delà de la Tunisie et du Maroc. Ils prévoient de pousser l’expansion de Lamma sur plusieurs autres marchés du continent. Pour Yassir El Ismaili El Edrissi, Lamma est une nouvelle aventure tech loin du secteur des solutions de transports qu’il connait bien. Fondateur de la start-up marocaine Mobilitech et sa marque Taxiii, il avait officiellement cédé l’entreprise le 26 mars 2015 au groupe de Dubaï Careem Networks, propriétaire de l’application de réservation de taxi Careem.

Aïsha Moyouzame

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