Deux des plus grands acteurs du secteur du cloud computing, Amazon Web Services et Google ont renforcé ces derniers mois leur présence en Afrique du Sud. L’objectif est d’établir des centres de données sur le continent africain dans les prochaines années.

Dr Alistair Mokoena, directeur national de Google Afrique du Sud, a annoncé l'ouverture en 2023 d’un centre de données à Cape Town. Dans un entretien publié le vendredi 2 septembre sur le site d'information ITWeb, il affirme que ce centre local prendra en charge les clients de Google Cloud et hébergera des données provenant de tout le continent.

« Nous sommes à un point où le projet d'établir une région de centre de données en Afrique du Sud va se réaliser et ces choses prennent environ deux ans pour se concrétiser. Nous sommes en concurrence avec les meilleurs du monde, et une grande partie de la compétitivité consiste à investir dans les infrastructures », a expliqué le Dr Mokoena.

« Dans le type d'espace dans lequel nous opérons, nous devons disposer d'un centre de données ; nous traitons des données et nous avons des clients de l'informatique dématérialisée qui comptent sur nous pour des services liés aux données », a-t-il ajouté.

Plusieurs initiatives ont été lancées par Google en Afrique ces dernières années. Le géant de la technologie travaille actuellement sur son prochain centre de développement de produits à Nairobi, qui va créer des produits africains et exporter des logiciels de l'Afrique vers le reste du monde. Le 1er septembre, la société a officiellement lancé son nouveau câble Internet sous-marin Equiano, qui relie le Portugal à l'Afrique du Sud.

Ces initiatives sont mises sur pied simultanément avec celles d'Amazon Web Services (AWS). L'autre géant du cloud a ouvert un nouveau bureau à Johannesburg il y a quelques jours. Ce nouveau bureau s'inscrit dans la continuité des investissements croissants d'Amazon en Afrique du Sud, qui ont débuté en 2004. À travers cette nouvelle présence physique, la société veut répondre à la demande croissante des clients et poursuivre son investissement dans la nation arc-en-ciel.

Selon le rapport « Africa Data Center Market - Industry Outlook & Forecast 2022-2027 » de Research and Markets, l’adoption du cloud en Afrique du Sud devrait connaître une croissance annuelle de 25 % et générer jusqu’à 1,5 milliard USD d’ici 2024.

Samira Njoya

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L’Agence française de développement (AFD) et Investisseurs & Partenaires (I&P), une entité d’investissement axé sur l’Afrique subsaharienne, ont annoncé le lundi 18 juillet, en partenariat avec le fonds spécialisé Gaia Impact Fund, le lancement d’I&P Digital Energy. C’est un programme dans lequel la Commission européenne investira 4 millions d’euros et qui a pour but d’accompagner la croissance et le développement de start-up et de petites et moyennes entreprises (PME) africaines proposant des solutions numériques d’accès à une énergie abordable, moderne et stable pour le plus grand nombre.

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La période post-Covid a vu l’accélération de la transformation numérique dans la plupart des pays du continent. Au Gabon, des entrepreneurs ont mis en place une solution technologique en partenariat avec la Société d’électricité et d’eau du Gabon (SEEG).

Orema est une application mobile développée par une start-up gabonaise éponyme. Elle permet de gérer à partir d’un smartphone le compteur électrique prépayé Edan. La start-up a été fondée par Jean Claude Birane Ndiaye et Scarlett Pindji.

Cette idée est née après que Jean Claude Birane Ndiaye s’est rendu compte de la difficulté de recharger des compteurs électriques prépayés en période de pluies, car ceux-ci sont souvent installés à l’extérieur des maisons. L’utilisateur pourra dorénavant, avec son application, vérifier son solde, recharger son compte via mobile money et surveiller en temps réel sa consommation d’énergie à n’importe quel moment de la journée, peu importe la météo.

Avant de pouvoir utiliser l’application, il faudra installer un boîtier au niveau du compteur. C’est ce boîtier qui va conférer au compteur prépayé la fonction intelligente de sorte qu’il pourra être contrôlé depuis l’application Orema et la plateforme web.

Par ailleurs, la start-up a reçu plusieurs récompenses depuis son lancement. Entre autres, elle a remporté le premier prix lors du concours national des meilleurs business dans le numérique en 2020. Elle a rejoint, un an plus tôt, la Société d’incubation numérique du Gabon (SING) pour suivre le programme d'accélération Cohorte Innovation 4.0.

Adoni Conrad Quenum

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La transformation numérique et la transition énergétique préoccupent les autorités algériennes. Elles souhaitent voir à cet effet un plus grand nombre d’entreprises technologiques de ce domaine éclore.

L’accélérateur public de start-up Algeria Venture (A-Venture) et Schlumberger, fournisseur mondial de technologies pour l’industrie de l’énergie, ont signé le mercredi 11 mai une convention de partenariat à Alger. Elle porte sur l’accompagnement en matière d’expertise technologique des start-up qui opèrent dans le domaine de l’énergie.

Le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Économie, de la Connaissance et des Start-up, Yacine El-Mahdi Oualid, a indiqué que « le partenariat entre A-Venture et Schlumberger encouragera davantage les start-up et les porteurs de projets innovants dans le secteur de l’énergie, qui est vital pour l’économie nationale ».

Redha Kelkouli (photo, à gauche), le directeur Afrique du Nord de Schlumberger, a expliqué que ce partenariat est « centré sur le concept de l’open innovation, qui permettra à des groupes internationaux, privés ou étatiques ou autres, de collaborer et d’assister les start-up et porteurs d’idées algériens à faire face aux défis futurs de l’Algérie, notamment dans les domaines de la transformation digitale et de la transition énergétique ».

Les start-up et leurs innovations jouent actuellement un rôle important dans l’amélioration de l’accès des populations à divers services essentiels. En Afrique où le déficit en énergie électrique nuit encore grandement aux activités des ménages et des entreprises, les start-up spécialisées dans l’énergie se présentent comme une alternative intéressante. Elles ne cessent d’ailleurs d’attirer un plus grand nombre d’intérêts. Dans son rapport « 2021 Africa Tech Venture Capital », Partech estime que les CleanTech ont attiré 193 millions $ de dollars d’investissement en 2021, en croissance de 30 % sur un an.

Selon Yacine El-Mahdi Oualid, les CleanTech peuvent aussi contribuer à apporter une réponse au défi de la transition énergétique que connaît l’Algérie. À termes, la convention entre A-Ventures et Schlumberger permettra d’exporter l’expertise des start-up algériennes dans la sous-région Afrique du Nord et au-delà. 

Ruben Tchounyabe

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L’Agence Ecofin dresse le bilan et une analyse des levées de fonds des start-up africaines au cours des deux premiers mois de 2022. Une année déjà marquée par une flopée de deals, mais aussi, une hausse des montants reçus, des signaux d'une nouvelle série de records après les performances de l’exercice 2021.

Alors que l’année 2021 s’est conclue par un record absolu en matière de levées de fonds, l’écosystème start-up africain a le vent en poupe en ce début d’année. Après un premier mois de janvier prolifique, Février s'est inscrit dans le même trend des records. Jamais le niveau des investissements n’a été aussi haut sur les deux premiers mois de l’année.

Selon des données combinées de la plateforme Africa : The Big Deal et de l’Agence Ecofin, au moins 1,2 milliard $ ont été déjà levés par les jeunes pousses opérant en Afrique cette année. À titre de comparaison, ce chiffre n’a pas excédé les 400 millions $ en 2021 sur la même période. L’an dernier, il a fallu cinq mois pour atteindre ce niveau d’investissements, et neuf mois en 2020. A ce rythme, les injections de fonds dans les start-up africaines pourraient atteindre plus de 7 milliards $ en 2022, soit près du double des réalisations de 2021.

159 opérations, 2 big deals

La confiance des investisseurs dans l’univers de l’entrepreneuriat et de l'innovation africaine va crescendo. Quelque 159 opérations ont marqué ce début d’année, c’est presque le double du nombre de deals recensés à la même période en 2021 (83 opérations recensées). Les tours d’amorçage continuent de se tailler la part du lion. Et même si les rondes de petites tailles semblent tenir le pari, les opérations plus avancées maintiennent également le cap.

D’abord, les séries A se sont multipliées. On en recense déjà au moins 9. Autre fait intéressant, l’écosystème a battu en deux mois, le record du nombre de séries D sur une année calendaire, avec les opérations du Ghanéen mPharma (35 millions $) qui fournit des médicaments en dépôt aux pharmacies et la fintech nigériane Flutterwave (250 millions $). L’autre opération d’envergure est le tour de table de 100 millions $ d’InstaDeep, la start-up tunisienne, spécialiste de l’intelligence artificielle, qui travaille dans la biotech.

 La fintech toujours en tête

Menée par la licorne nigériane, devenue la plus importante start-up africaine en matière de valorisation, la fintech africaine démarre 2022 sur les chapeaux de roue. Pas moins de 50 opérations sur les 160 dénombrées concernaient les solutions de technologies financières, soit 20 de plus qu’en 2020 à la même période. Les investissements dans le secteur ont franchi la barre des 530 millions $. A la même période en 2021, la fintech n’avait capté que 150 millions $. 

Derrière la fintech, les solutions en matière d’énergie et d’eau sont celles qui ont attiré le plus d’opérations, au total 22 transactions, mais des deals, dans leur grande majorité, de petites tailles pour un total de seulement de 26 millions $. Ce montant reste deux fois plus faible que celui de 2021 (plus de 50 millions $)

 

Des Percées et des baisses

En collectant 91 millions $ en février, le Sud-Africain des communications mobiles et du chat-commerce, Clickatell, a fortement contribué à la percée du secteur des télécoms, média Entertainment. Ce progrès est également à l’actif de Poa Internet, le fournisseur d’accès à Internet kényan qui a annoncé en janvier le premier closing de son tour de financement de 28 millions $, une opération menée par Africa50. Au total, le secteur timide en 2021, a déjà reçu sur les deux premiers mois, en seulement 6 opérations, six fois plus d’investissements que pendant toute l’année 2021. Cependant, certains secteurs comme l’EdTech et le recrutement ou l’e-santé ont perdu du terrain en glissement annuel.

 

 Le Nigeria, la start-up nation africaine

Avec plus de 34% des deals, le Nigeria continue de consolider son hégémonie dans  l’univers start-up africain, drainant trois fois plus d’investissements qu’à fin février 2021.  Les start-up opérant au Nigeria ont reçu au total 392 millions $, soit environ 32% des levées de fonds globaux. Ces financements sont allés dans leur plus grande majorité à la fintech (335 millions $, un peu près de 85%), ce qui représente plus de 70% des fonds levés par le secteur au cours de la période sous-revue.

De leur côté, le Kenya, l’Egypte, l’Afrique du sud, de loin les poursuivants directs de la première économie africaine en termes de PIB, suivent le pas. Ensemble, ces “top start-up nations africaines” concentrent plus de 80% des financements reçus des capital-risqueurs axés sur l’Afrique.

 

 

Qui investit dans les start-up africaines ?

Plus de 320 investisseurs ont déjà participé aux différents cycles de financement des start-up africaines durant ces deux premiers mois de l'année.

Alors que de plus en plus d’investisseurs à travers le monde se tournent vers l’Afrique, ce sont les sociétés américaines de capital-risque qui semblent les plus actives sur le continent. Elles sont citées au moins 180 fois dans les cycles de financement de ce début d’année. La première place revient à l’accélérateur californien Y Combinator qui apparaît dans 14 opérations. L’US African Development Foundation (USADF), nouvellement arrivé sur le marché africain, monte déjà sur la deuxième marche du podium. Les investisseurs asiatiques eux sont menés par le Japon. Le Japonnais Kepple Africa Ventures continue d’étendre ses intérêts sur le continent alors que d’importants acteurs nippons, notamment SoftBank Group font leur première semence sur le continent depuis 2019. 

Au-delà de tout, l’Afrique se finance en partie, en témoigne la présence marquée d’investisseurs africains traditionnels tels que le Mauricien Launch Africa (13 deals en 2022 et 80 depuis 2019), et le Nigerian LoftyInc Capital Management (8 deals, 54 depuis 2019). Aussi, de nouveaux capital-risqueurs comme le Nigerian All On (13 deals) émergent-ils.

 

 

Fiacre E. Kakpo

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Titulaire d’un master en environnement et en gestion des déchets, elle s’est démarquée au fil des ans par son engagement en faveur de la planète. Elle souhaite développer l’intérêt d’un plus grand nombre d’Africains sur la question de pollution plastique.

Edith Kouassi (photo) lutte contre les déchets plastiques en Côte d’Ivoire depuis plusieurs années. La jeune femme a mis en place, avec la start-up Ecoplast Innov dont elle est la co-fondatrice en 2020, plusieurs initiatives pour arriver à ses fins. Avec Cityzed, l’une de ses solutions basées sur le numérique, elle a conquis le jury du Prix Orange de l'Entrepreneur Social en Afrique et Moyen-Orient 2021 (Poesam). Elle a reçu à cet effet le 3e prix et une somme d’un million  FCFA (plus de 1500 $).

Cityzed est une application de sensibilisation et de formation des ménages, des collectivités et des entreprises au tri sélectif et à la collecte des déchets, explique l’éco-militante ivoirienne. La solution numérique permet également de localiser à Abidjan les ménages dans lesquels des déchets plastiques et pneumatiques peuvent être récupérés. Elle leur donne même la possibilité de suivre le processus de traitement de ces déchets jusqu’au produit fini afin qu’ils voient comment ils sont valorisés (pavés, granulés, briquettes…).

D’ici quelques années, Edith Kouassi et son équipe voudraient transformer plus de 6 000 tonnes de déchets plastiques par an et produire annuellement environ 5 000 tonnes de produits finis. Ces produits sont d’ailleurs vendus sur Cityzed qui a développé un catalogue à travers lequel les populations peuvent se procurer des produits respectueux de l’environnement pour les projets de construction.

La jeune femme, titulaire d’un master en environnement et en gestion des déchets, explique que Cityzed lui a été inspiré de ses expériences de terrain pendant sa formation. Elle indique « qu’au début, ce n’était pas facile de faire la promotion de ce système de collecte et de tri de déchets, mais actuellement les populations ont réussi à comprendre et même à s’intégrer au projet. Malgré tout, mon entreprise rencontre toujours des difficultés en termes de logistique et de fourniture régulière en électricité ».

Pour son combat contre les déchets plastiques en Côte d’Ivoire, Edith Kouassi a déjà reçu plusieurs distinctions. En 2020, elle a été lauréate du Challenge des 1000 entrepreneurs africains invités à participer au sommet Afrique-France ; le prix de l’entrepreneuriat féminin organisé par la Fondation Bénédicte Jeanine Kacou Diagou (BJKD), le prix Alassane Ouattara du jeune entrepreneur émergent. L’Ivoirienne souhaite maintenant étendre son modèle de recyclage à tout le pays et l’exporter dans la sous-région Afrique de l’Ouest. 

Adoni Conrad Quenum

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Bien que leur nombre soit encore très réduit, elles multiplient les initiatives fortes pour se fédérer et briser les barrières qui les ont retenus jusqu’à présent. Formation, réseautage, financement sont au cœur de la stratégie panafricaine d’éveil en cours de déploiement avec le soutien de divers partenaires.

Dans son rapport « 2021 AFRICA TECH VENTURE CAPITAL », Partech révèle qu’un total de 134 start-up fondées par des femmes enregistrées en 2021 a effectué un tour de table contre 47 opérations financières comptabilisées en 2020, soit une croissance de +285%. Les start-up fondées par des femmes ont réalisé 20% des 681 tours de table enregistrés l’année dernière, en croissance de 7% comparé à 2020 (13%). Elles ont obtenu 834 millions $, en croissance  de +281% par rapport à 2020. Ce montant représente 16% du total des 5,2 milliards $ d’investissement levés en 2021 par des start-up, en hausse de 2% par rapport à 2020 (14%).

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Pourcentage de fonds levés et de tours de tables effectués par des tech entrepreneurs africaines (Source : Partech)

Bien que ces données montrent une progression dans le volume d’investissements captés par les tech entrepreneurs africaines d’une année à une autre, Briter Bridges déplore tout de même un niveau très faible au cours des neuf dernières années.

Beaucoup reste à faire

Dans son rapport « In Search Of Equity Exploring Africa’s Gender Gap in Startup Finance » publié en octobre 2021, Briter Bridges indique qu'entre janvier 2013 et mai 2021, un total de 1 112 start-up opérant à travers l'Afrique ont mobilisé un total de 1,7 milliard $ de financements de démarrage. Parmi ces entreprises, 75% avaient des équipes exclusivement masculines, 9% des équipes exclusivement féminines et 14% des équipes fondatrices mixtes. « Seulement 3% des financements de démarrage sont allés à des équipes fondatrices entièrement féminines, contre 76% pour les équipes entièrement masculines », souligne la société de recherche axée sur les données, basée à Londres et fondée en 2018. Selon elle, cela signifie que pour chaque « dollar investi dans des équipes fondatrices entièrement féminines, les équipes entièrement masculines ont reçu 25 $ ».

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Volume d’investissement levé par genre de fondateur (Source : Briter Bridges)

Sur la faible présence des tech entrepreneurs africaines dans le captage de l’investissement, Partech et Briter Bridges s’accordent à dire qu’elle s’explique en partie par la faible présence des femmes dans les segments porteurs comme la Finance, la logistique, le transport. Elles préfèrent en majorité les secteurs du commerce de détail et des services, qui nécessitent moins de capitaux et présentent moins d'obstacles à l'entrée. De plus, les tech entrepreneurs masculins, d’abord plus nombreux, sont également plus susceptibles d'opérer dans des sous-secteurs qui attirent moins d'investissements tels que l'edtech ou la healthtech, accentuant la concurrence.

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La représentation du genre dans les différents secteurs tech (Source : Briter Bridges)

Il y a aussi le tempérament des investisseurs. « Même lorsqu'elles travaillent dans des secteurs suscitant un grand intérêt de la part des investisseurs, les équipes entièrement féminines sont toujours moins susceptibles de recevoir un financement que les équipes entièrement masculines, et elles reçoivent des montants plus faibles lorsqu'elles obtiennent un financement », note Briter Bridges. Enfin, plusieurs autres types d’obstacles entravent encore une plus grande présence des femmes dans la tech industrie africaine, notamment la faible présence des jeunes filles dans les filières scientifiques (STEM) ; un réseau d’affaires plus faible, essentiellement composé de femmes. Mais des initiatives se multiplient pour aider les tech innovatrices à surmonter ces barrières.

Formation et financements ciblés

Au cours des dix dernières années, le soutien aux Africaines dans le numérique a gagné en intérêt. La transformation numérique s’accélérant au fil des ans, les formations dans les compétences numériques à leur endroit se sont multipliées. De nombreux partenaires internationaux et locaux comme la Banque mondiale, l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD) ou encore la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA), la Fondation Bill et Melinda Gates, Google, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) s’y sont impliqués. De son côté, depuis 2015, Orange a investi dans des maisons digitales dans ses 16 marchés d’Afrique pour former les femmes aux compétences numériques, en plus des programmes dédiés que le groupe soutient déjà. Des pôles de financement ciblés ont également déjà été lancés par divers acteurs, notamment Alitheia Capital, fonds de capital-investissement de 100 millions de dollars, cofondé par Tokunboh Ishmael et Polo Leteka Radebe. Il y a FirstCheck Africa, collectif d'investisseurs et fonds d'investissement dirigés par des femmes et axés sur les femmes, cofondé par Eloho Omame et Emmanuel Bocquet. Il y a aussi WeFundWomen, communauté d'investissement intelligente fondée par Hope Ditlhakanyane pour les start-up en Afrique en les connectant à des capitaux démocratisés. Akazi Capital de Liebe Jeannot, est un fonds d'impact « crowdfunding », qui investit jusqu'à 250 000 $ dans des entreprises en phase de démarrage détenues et dirigées par des femmes en Afrique subsaharienne.                         

Muriel Edjo

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Au cours des quatre dernières années, WattNow a rencontré du succès auprès de plusieurs grandes entreprises et de particuliers. A son actif, la participation à de nombreux évènements internationaux et l'intérêt de nouveaux investisseurs.

En Tunisie, la bataille contre le gaspillage d’énergie électrique, à l’origine des factures souvent exorbitantes des ménages et des entreprises, est combattue depuis 2017 par la start-up WattNow. Avec ses solutions IoT (Internet des objets) et numérique, elle permet en effet aux consommateurs de surveiller, d’analyser et d’ajuster en temps réel la consommation de leurs appareils électriques.

Pour y parvenir avec efficacité, les consommateurs tunisiens doivent au préalable installer le compteur intelligent développé Issam Smaali (photo), diplômé de génie électrique et informatique industrielle de l’université libre de Tunis et fondateur de WattNow. Il intègre un système de machine learning pour analyser la consommation. Les données collectées sont envoyées vers le cloud de la start-up où des algorithmes les analysent et les consommateurs peuvent y accéder par Internet via une application mobile ou une interface web dédiée. A travers ces outils numériques, l’utilisateur peut directement donner des ordres au boîtier et réduire la consommation.

Téléchargeables sur App Store et Play Store, puis configurée avec le compteur intelligent, l’application WattNow affiche en temps réel la consommation d’énergie instantanée à la fois dans toute la maison, mais aussi pour chaque appareil qui s’allume ou s’éteint. L’application propose également un historique journalier, hebdomadaire ou mensuel de la consommation d’électricité du domicile ou de l’entreprise. Des alertes sont aussi envoyées aux utilisateurs lorsqu’un appareil reste allumé ou consomme trop d’énergie.

L’ambition de WattNow est de faire baisser les factures d’électricité des Tunisiens jusqu’à 30 %. Très apprécié pour son impact social, le service est déjà adopté par plusieurs ménages et de grandes entreprises comme Orange Tunisie qui l’a installé depuis 2018 sur plusieurs de ses sites télécoms et même dans certains de ses bâtiments administratifs.

La solution — qui a été incubée au Flat6Labs, puis a entamé sa consolidation et son développement grâce au prix de 20 000 $ remporté en 2017 au concours de l'entrepreneuriat « BloomMasters », puis avec les 100 000 $ du Oman Technology Funds — a bénéficié en 2019 de l’encadrement de l’accélérateur Orange Fab Tunisie. L’ingéniosité de WattNow lui a même valu une opportunité de se mettre en lumière au  VivaTech 2019. En 2021, la start-up derrière le service a participé à plusieurs évènements tech, notamment le salon annuel de la technologie GITEX GLOBAL, à Dubaï, et a levé plusieurs milliers de dollars chez plusieurs investisseurs comme le fonds de capital- risque Katapult ou encore Bridging Angels. 

Ruben Tchounyabe

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La transformation digitale dans le secteur pétrolier se présente aujourd’hui comme un gage d’optimisation des opérations pétrolières, de réduction des coûts et de sécurité pour les entreprises.  

Inmarsat, le fournisseur britannique de services de communications mobiles par satellites, et RLTT Digital Oilfields, l’unité de services digitaux de l’opérateur libyen de télécommunications RLTT, ont annoncé qu’ils vont ensemble fournir des solutions digitales aux opérateurs pétroliers en Libye. L’annonce a été faite le 2 février.

Le partenariat va s'appuyer sur les technologies IsatData Pro (IDP) et BGAN d'Inmarsat pour fournir des services de données sécurisés par satellite aux producteurs. Cela permettra une surveillance complète des infrastructures vitales, notamment des têtes de puits sur les sites de forage pétrolier et gazier ainsi que sur les sites de production dans les bassins pétroliers. Avec cette offre, les producteurs pourront anticiper les problèmes liés à la détérioration des actifs clés sur les plateformes, remplacer à temps le matériel défectueux et mieux planifier les travaux de maintenance. Toute chose qui contribuera à optimiser la production sur les sites.

Les partenaires envisagent d’élargir l’offre à la surveillance, la télémétrie, le suivi et la gestion de flottes de véhicules.

Il faut rappeler que les services seront fournis par le réseau de connectivité en bande L ELERA d'Inmarsat, qui bénéficie d'une disponibilité ultra-fiable de 99,9 % et de capteurs robustes de petite taille.

« Inmarsat, à travers son expérience dans la fourniture de connectivité IoT-sur-satellite pour l'industrie, comprend les types de produits et de services que nous voulons offrir au secteur pétrolier et gazier en Libye […] Dans tout le pays, les opérateurs numérisent leurs opérations pour accroître leur efficacité et leur rendement et améliorer la sûreté et la sécurité du personnel sur le site. Notre nouveau partenariat avec Inmarsat place RLTT dans une excellente position pour tirer pleinement parti de cette opportunité de croissance  », a déclaré Taha Ellafi, président de RLTT.

Pour sa part, Mike Carter, président d'Inmarsat, est ravi de la mise en place de ce partenariat, et en explique l’opportunité : « à mesure que l'industrie automatise ses infrastructures et ses processus pour permettre la surveillance à distance et la gestion des actifs, elle réduit la nécessité de se rendre dans des endroits éloignés et potentiellement dangereux. Il en résulte des avantages en matière d'efficacité, de durabilité et de sécurité ».

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Au Malawi, seulement 11% de la population a accès à un réseau électrique fiable, ce qui constitue un obstacle à la productivité, notamment dans les zones rurales. Comme solution, l’entrepreneur Martin Masiya mise sur le solaire avec sa start-up Sollys Energy.

Sollys Energy, entreprise évoluant dans le secteur des énergies alternatives, commercialise des lanternes et des systèmes solaires domestiques avec des conditions de paiement flexibles. Sa clientèle cible, ce sont les populations des zones semi-urbaines et rurales qui n'ont pas accès à une électricité fiable et abordable. Son modèle économique est basé sur un paiement échelonné.

Parmi ses produits, le WOWSolar 60, avec pour caractéristique principale une capacité de mise à niveau évolutive permettant d’utiliser le même contrôleur et les mêmes ampoules pour faire fonctionner de nombreux appareils. Autre produit, les lampes solaires "Pay-As-You-Go’’, qui se différencient des lanternes solaires standards généralement vendues en espèces ou en prêt et qui nécessitent que les agents commerciaux collectent physiquement les paiements des clients.

Martin Masiya, 21 ans, est le fondateur de Sollys Energy. Reconnu comme l'un des jeunes entrepreneurs africains dans le domaine des énergies renouvelables, il a participé à de nombreux événements mondiaux, dont le tout premier Forum des jeunes organisé par l'Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA) à Abu Dhabi, en janvier 2020. Très impliqué dans des organismes étrangers de développement, il fournit des recommandations politiques dans l'énergie à diverses plateformes telles que le groupe UE-Afrique, le Youth Sustainable Energy Hub et le Global Centre for Adaptation.

Dans les zones rurales et semi-urbaines du Malawi, une grande majorité des ménages, des écoles, des entreprises et des établissements de santé n'ont pas accès à une électricité fiable, et la plupart fonctionnent sans électricité du tout. D’après les statistiques nationales, seuls 11% des Malawites ont accès au réseau électrique local. En conséquence, près de 15 millions de personnes perdent leur chance d'avoir un meilleur niveau de vie et des opportunités économiques qui pourraient les sortir de la pauvreté.

Des recherches montrent que le manque d'accès à l'électricité est un énorme obstacle à la productivité. En fournissant des appareils solaires abordables aux ménages à faibles revenus, les communautés seront en mesure de produire davantage et de générer des revenus supplémentaires. La mission de Sollys Energy est de mettre fin à la pauvreté énergétique au Malawi.

A ce jour, Sollys Energy compte une douzaine de points de vente dans le pays. Elle a déjà servi environ 1 000 personnes et a créé 13 emplois. A l’avenir, Martin Masiya ambitionne de faire de sa start-up le plus grand distributeur d'appareils solaires à paiement échelonné d'Afrique australe, couvrant les domaines de l'agriculture, de la santé, de l'éducation et de l'énergie solaire à usage productif.

Aïsha Moyouzame

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