Cofondateur de la plateforme Flutterwave, le Nigérian était considéré depuis plusieurs années déjà comme l’espoir de la fintech africaine. Alors que son entreprise vient de franchir un nouveau palier, il prend également un nouveau statut dans l’écosystème des entreprises tech du continent.

Ce 16 février, la fintech nigériane Flutterwave est devenue la start-up affichant la plus importante capitalisation boursière du continent africain. L’entreprise a annoncé avoir mobilisé 250 millions de dollars US dans le cadre d’un cycle de financement. Des ressources qui ont fait passer la valorisation de la plus récente licorne africaine à plus de 3 milliards USD.

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« Nous avons juste mis en place une infrastructure commune ».

Pour Olugbenga Agboola, son cofondateur et PDG, le niveau actuel de Flutterwave correspond à l’ambition qu’il avait lorsqu’il a décidé de quitter son emploi à Access Bank pour se consacrer à sa création. Celui que tout l’écosystème continental surnomme le prince de la fintech a vraiment eu le nez creux en lançant ce qui est depuis quelques mois, la 4ème licorne africaine.

Un parcours bien rempli

L’une des choses les plus impressionnantes chez Olugbenga Agboola reste son CV. Né à Lagos au Nigeria en 1985, l’intéressé y a fait des études primaires et secondaires avant de partir aux États-Unis où il obtient un master en management du Massachusetts Institute of Technology (MIT) à Cambridge. Il obtient également une maîtrise en sécurité informatique et en ingénierie comportementale. Pas suffisant pour celui qui cherche alors à élargir ses horizons et à acquérir de l’expérience.

Il prolonge son cursus en décrochant les certifications standard de sécurité informatique de l'Université EC-Council au Nouveau-Mexique. Il étudie ensuite pour obtenir un diplôme en gestion de projet et en informatique avancée à l'Université de Westminster en Angleterre. C’est donc avec des compétences variées qu’il débute sa carrière comme développeur d'applications pour British Telecom Professional Services en 2003, avant de travailler l’année suivante chez Paypal en tant qu’ingénieur. Il rejoint ensuite l'équipe de développement de solutions d'infrastructure d'entreprise de la Guarantee Trust Bank de janvier 2005 à mars 2009, avant de passer à la Standard Bank Nigeria.

Il y travaille en tant que développeur de produits technologiques pendant deux années durant lesquelles il met au point une solution de paiement biométrique pour la banque. Il a également travaillé avec Google pour les services de paiement électroniques du géant du web, puis en tant que responsable des services financiers mobiles à la Sterling Bank. Il sera enfin responsable de l'innovation chez Access Bank de novembre 2014 à mai 2016.

Cette année-là, il a une idée, pas forcément révolutionnaire : faciliter l’interopérabilité des paiements en ligne. Ses différents postes lui ont permis d’observer sous toutes ses coutures le problème récurrent lié aux systèmes de paiement en Afrique, qui avaient du mal à interagir entre eux.

Ses différents postes lui ont permis d’observer sous toutes ses coutures le problème récurrent lié aux systèmes de paiement en Afrique, qui avaient du mal à interagir entre eux.

Son projet avec Flutterwave était de permettre à un client de payer un prestataire alors que les deux parties utilisent des processeurs différents. « L'Afrique a besoin de trois choses majeures, la logistique, les paiements et le commerce. Flutterwave s'occupe du système de paiement fragmenté en Afrique. Ce système fragmenté a besoin d'un moyen de paiement central pour faciliter le commerce sur le continent », explique Olugbenga Agboola.

Avec Iyinoluwa Aboyeji et une équipe d'autres spécialistes de la tech, de la banque et des paiements en ligne, il se lance donc pour connecter tous les types de paiements sur le continent et apporter une solution à usage unique. Au début, il est juste directeur technique pendant que le cofondateur Aboyedji occupe les fonctions de PDG. Mais lorsque ce dernier décide de quitter le poste, Olugbenga Agboola le remplace à la tête du projet. Et le succès ne tarde pas à frapper aux portes de la plateforme dont les services attirent rapidement des clients parmi les plus importants du paiement en ligne en Afrique. Les investisseurs y croient. En 2020, en plein confinement, l’entreprise accompagne 20 000 petites entreprises dans la création de boutiques en ligne pour faire survivre leurs activités. L’opération est un véritable succès.

Une licorne venue de Lagos

En mars 2021, Flutterwave est devenue la quatrième licorne (start-up valorisée à plus d'un milliard USD, mais non cotée en bourse et non filiale d’un grand groupe) du continent africain. La start-up fondée au Nigeria atteignait alors une valorisation de plus d'un milliard de dollars US, après en avoir levé 170 millions. Elle rejoignait dans ce cercle fermé Fawry et Interswitch, des sociétés de paiements respectivement égyptienne et nigériane, ainsi que le géant du commerce électronique Jumia.

2Flutterwave

En mars 2021, Flutterwave est devenue la quatrième licorne africaine.

Ce succès semblait surprendre beaucoup de monde, mais pas Olugbenga Agboola. Pour cet homme de 37 ans, sa fintech atteignait les niveaux qu’il imaginait lorsqu’en travaillant dans le secteur de la finance, il observait les insuffisances des flux de transferts d’argent entre l’Afrique et le reste du monde. Pour lui, le potentiel du projet Flutterwave était évident. Mais les choses se seraient-elles enclenchées aussi vite sans la pandémie de la Covid-19 ? Avec les confinements et la fermeture de nombreux services, le paiement dématérialisé est devenu indispensable. Visa, Mastercard, Facebook, Uber, Jumia et Alipay sont ainsi entrés en collaboration avec la plateforme dont les services brisent les barrières qui brident le continent en matière de transactions monétaires.

Visa, Mastercard, Facebook, Uber, Jumia et Alipay sont ainsi entrés en collaboration avec la plateforme dont les services brisent les barrières qui brident le continent en matière de transactions monétaires.

Avec son ami Iyinoluwa Aboyeji, Olugbenga Agboola a créé une plateforme permettant une interopérabilité entre de nombreux services de paiement en ligne. Le client et le prestataire n’ont pas à se soucier de la banque ou du processeur d’où part l’argent. Pourtant, l’homme estime n’avoir rien inventé. « Nous avons juste mis en place une infrastructure commune ». Flutterwave lui vaudra de nombreuses distinctions.

En 2021, il est notamment cité parmi les 100 jeunes de la planète qui façonneront l’avenir, selon le magazine américain Time.

Pour le nouveau prince de la fintech africaine, Flutterwave, qui en 2020 a traité plus de 80 millions de transactions pour une valeur de 7,5 milliards de dollars US dans 17 pays africains, a encore des progrès à faire et des territoires à conquérir.

Pour le nouveau prince de la fintech africaine, Flutterwave, qui en 2020 a traité plus de 80 millions de transactions pour une valeur de 7,5 milliards de dollars US dans 17 pays africains, a encore des progrès à faire et des territoires à conquérir.

L'entreprise souhaite qu'une cliente d'Afrique du Sud par exemple, puisse utiliser de manière simple son portefeuille numérique pour acheter des produits pharmaceutiques. Mais son principal objectif actuel est d’étendre le service en Afrique du Nord. Olugbenga Agboola ne s’arrêtera pas avant d’avoir atteint l’objectif qu’il s’est fixé. « L’Afrique n’est pas un pays, mais (au moment de payer en ligne, NDLR.) nous voulons donner l’impression que oui ».

Servan Ahougnon

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A la tête de Dothan Group, Fabrice Koffi s’est associé à Bertrand Dago et Terrence Kondou pour créer Keiwa, une application de comptabilité simplifiée qui révolutionne l’activité des petits commerçants. La solution déployée avec succès en Côte d’Ivoire, il vise désormais tout le continent.

Titulaire d’une licence en comptabilité, Fabrice Koffi (photo) cumule plusieurs années d’expérience au sein de différents cabinets de conseil, en tant que responsable administratif et financier de la société Agritecno West Africa, ou encore associé et cogérant du cabinet Urim Thummim Conseil. Fort de cinq années d’expérience dans l’accompagnement des TPE et PME ivoiriennes, il a décidé de tracer sa propre voie dans ce secteur en fondant la start-up Dothan Group en 2017.

Il s'est associé à Bertrand Dago, technicien supérieur en système électronique et informatique, et à Terrance Kondou, ingénieur de formation en génie informatique, pour créer Keiwa, une application de comptabilité, de gestion financière et de gestion de stocks. Ensemble, ils partagent une vision commune : éduquer, accompagner et autonomiser les entrepreneurs du secteur informel grâce à une comptabilité simplifiée.

D’abord lancée au Sénégal en 2017, l’application a par la suite été déployée en Côte d’Ivoire en 2020. Elle est destinée aux TPE et PME africaines pour le suivi de leurs opérations quotidiennes, aux structures multisites, ainsi qu’aux partenaires offrant des services à ces entreprises. « L’utilisateur peut enregistrer ses opérations journalières, gérer ses stocks et avoir accès à un rapport d’activité clair en temps réel. Keiwa permet également le monitoring à distance de ces activités et le partage sélectif d’informations avec les partenaires sélectionnés », précise le site de Keiwa.

En décembre 2017, la solution a été le prix Coup de Cœur de l’Hackathon panafricain l'Arbre à Palabre, sur le parcours de vie des acteurs de l’informel, de la Société Générale. Deux ans plus tard, Keiwa a fait partie de la deuxième promotion du programme d’accélération de MTN Côte d’Ivoire, Y’ello Startup. En 2021, la start-up rejoint le portefeuille d’I&P Accélération Technologies, et profite d’un financement et d’un accompagnement stratégique apporté par la structure d’investissement et l’équipe de Comoé Capital en Côte d’Ivoire.

Grâce à ces multiples récompenses, Fabrice Koffi et ses associés espèrent faire de Keiwa une multinationale présente dans l’ensemble des pays du continent africain.

Aïsha Moyouzame

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L’entrepreneure d’origine congolaise se démarque à l’international dans la valorisation des créations artistiques africaines. Elle s’appuie sur les nouvelles technologies pour concrétiser ses ambitions de faire de sa plateforme, Pavillon 54, le réseau par excellence des acteurs et des passionnés de l’art.

 

Alors qu’elle mène une carrière internationale riche de 13 ans d’expérience dans le secteur financier, Dana Endundo Ferreira (photo) souhaitait faire quelque chose qui la passionnait. Née de parents collectionneurs, elle a toujours nourri un grand intérêt pour l’art et la culture.

« Je me suis rendu compte que malgré la popularité croissante de l'art africain contemporain sur la scène artistique mondiale ces dernières années, la majorité des gens ne s’imagine pas que l'art africain haut de gamme est prisé sur certains marchés internationaux », relate-t-elle.

Diplômée d’un Master in Business Administration à l’université de Columbia aux Etats-Unis, en 2012, elle s’est ensuite spécialisée dans les stratégies numériques et le marketing digital dans des entreprises américaines. En 2018, elle s’est installée au Royaume-Uni, où elle a travaillé en tant que consultante pour une fintech ayant des aspirations commerciales en Afrique. Son expérience dans le numérique, elle a décidé de la mettre au service de l’art africain, en fondant Pavillon 54, une plateforme digitale autour de l'art moderne et contemporain d'Afrique et de la diaspora.

Pavillon 54 connecte à la fois les artistes, collectionneurs, acheteurs, institutions du domaine et amoureux de l’art. Il s’agit d’une solution centralisée qui relie les différents acteurs, facilitant la découverte et l’investissement dans l’art africain et de la diaspora tout en contribuant à un développement à long terme du marché. Dana a pour objectif de créer « la première plateforme leader dédiée au développement des arts et de la culture de l'Afrique, par les Africains, pour les Africains et pour le reste du monde ».

Pour parvenir à un tel exploit, elle repose sa stratégie, dit-elle, sur les 3 C, à savoir : commercial, contenu & communauté. L’aspect commercial implique tout naturellement les différents achats d’œuvres africaines. Elle entend ensuite proposer un contenu éducatif pour combler le vide d'information sur l'art africain avec un blog bien documenté et d'autres ressources ; et enfin, elle organise des événements qui contribuent à créer une communauté forte où les cultures africaines sont partagées et célébrées. A ce jour, une quarantaine d’artistes réputés sont répertoriés sur Pavillon 54, où ils exposent diverses œuvres entre peintures, photographies et sculptures vendues de 1 000 à 10 000 dollars.

Si les chiffres sont prometteurs, Dana Endundo Ferreira déplore toutefois le manque de soutien financier et d’infrastructures dans les métiers des arts en Afrique, malgré le fort potentiel de cette industrie à l’international.

« Nous consacrerons bientôt également un espace sur notre plateforme pour présenter et offrir plus de visibilité aux jeunes artistes qui n'ont pas de représentation formelle en galerie ou d'autres opportunités d'exposition, mais démontrent un grand talent et beaucoup de potentiel », annonce l’entrepreneure qui ambitionne de faire de Pavillon 54 la référence mondiale en matière d’art contemporain et moderne d’Afrique et de la diaspora.

Aïsha Moyouzame

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Ashraf Atia et Ramy Assaf révolutionnent le c-Commerce, une forme de commerce conversationnel au sein des applications de messagerie instantanée. En 5 ans, ils ont réussi à créer la 1re plateforme de c-commerce de la région MENA, et annonce l’expansion de sa solution en Egypte.

En 2016, Ramy Assaf (photo, à droite) et sa femme lançaient une petite activité de vente de chapeaux via une page Instagram, traitant les commandes par WhatsApp. Alors qu’il travaillait à l’époque pour la société de capital-risque Middle East Venture Partners (MEVP), il a décidé de s’aventurer dans l’entrepreneuriat après avoir constaté que sa petite activité de vente en ligne constituait une opportunité à développer dans la zone MENA.

Cependant, la notion de suivi des commandes et de gestion des clients restait un point sensible, et il a décidé d’en faire son cheval de bataille en créant la start-up Zbooni en 2017. Quelques mois plus tard, Ashraf Atia (photo, à gauche) le rejoint, et ensembles ils décident de révolutionner les opérations électroniques d’achats et de ventes dans la région du MENA grâce au c-commerce, une nouvelle forme de commerce conversationnel qui permet aux entreprises de vendre davantage par le biais d'applications de chat populaires, comme WhatsApp, Telegram ou Messenger.

Les moyens pour un tel investissement, ils les ont obtenus auprès d’investisseurs régionaux et mondiaux qui les accompagnent dans leur expansion. Très vite, l’idée a séduit dans plusieurs pays, et Zbooni a progressivement ouvert ses bureaux régionaux aux Emirats arabes unis, en Arabie saoudite et en Jordanie, et sert actuellement une base de commerçants de plus de 6 000 entreprises.

En septembre 2021, Zbooni a réalisé un tour de financement de série A de 9,5 millions de dollars pour accélérer son expansion dans la région. Trois mois plus tard, la start-up a signé un partenariat de paiement avec JumiaPay Egypt, la plateforme de paiement égyptienne de Jumia Group. Le 16 février, le duo d’entrepreneurs a annoncé le lancement de sa plateforme en Egypte, ce qui aidera les entreprises locales à utiliser ses outils pour interagir et s'engager avec les clients, avec la sécurité des transactions traitées par JumiaPay.

Zbooni permet ainsi aux entreprises de convertir les conversations en transactions en partageant des paniers d'achat et des liens de paiement en temps réel, tout en assurant un suivi complet des opérations. Elle offre aux utilisateurs la possibilité de saisir des commandes, d'accepter des paiements et de vendre davantage, tout en assurant un suivi complet.

« Le panier moyen du c-Commerce est 2,7 fois plus grand que celui du e-Commerce traditionnel et les taux de conversion sont 20 fois plus élevés […] Zbooni utilise des outils avancés d'apprentissage automatique et d'IA (intelligence artificielle) pour protéger les commerçants et les clients, en garantissant une prévention de la fraude », affirme Ashraf Atia.

Avec le lancement de Zbooni en Egypte, les fondateurs ciblent les 50 millions d'utilisateurs de réseaux sociaux que compte le pays. « Nous sommes ravis de nous lancer en Egypte et de lancer le c-commerce avec des entrepreneurs et des entreprises égyptiennes inspirantes. En tant qu'Américain d'origine égyptienne qui a vécu et travaillé dans toute la région, c'est un honneur de pouvoir apporter de nouvelles solutions technologiques à mon pays d'origine. Avec l'aide de notre partenaire clé JumiaPay et de la National Bank of Egypt, nous espérons aider des milliers d'entreprises égyptiennes à vendre davantage avec Zbooni en 2022 », a-t-il conclu.

Aïsha Moyouzame

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Le jeune Camerounais veut apporter les soins de santé au plus grand nombre de personnes dans le pays grâce à son application numérique OuiCare. Le Sénégal est déjà dans son viseur.

Les envies d’immigration qu’Emmanuel Assom (photo) entretenait, il y a près de huit ans, ne sont plus aujourd’hui qu’un souvenir. La healthtech OuiCare qu’il a lancée il y a près de six ans, pour améliorer l’accès des patients aux soins de santé avec le numérique, prend ses marques auprès des utilisateurs et des médecins. Elle l’occupe beaucoup et le passionne. Fin 2021, il indique qu’elle enregistrait déjà 3 000 clients abonnés, sur un effectif de plus de 20 000 utilisateurs.

Emmanuel Assom a développé OuiCare, à la base comme un carnet de santé électronique, pour remplacer le carnet papier et permettre au patient d’avoir toujours à disposition ses informations médicales sur smartphone ou ordinateur. Ainsi, le patient peut être reçu dans une structure hospitalière, peu  importe la ville ou le pays dans lequel il se rend. Cette idée a germé dans son esprit après le décès de son père. Malade, il est mort dans un centre de santé où il s’était rendu en urgence sans son carnet médical. Emmanuel estime que le médecin aurait pu agir plus rapidement s’il avait pu accéder à son historique médical.

Le jeune Camerounais formé en maintenance informatique – qui travaillait comme agent d’entretien dans une structure de la place et dépannait des ordinateurs – utilise l’argent qu’il avait économisé pour émigrer en Europe pour s’associer avec quelques amis. En 2016, ils fondent ASTA (Advanced and Suitable Technologies for Africa), une entreprise de développement d’applications web et mobile pour entreprises et particuliers. Grâce à ce premier investissement, OuiCare a vu le jour.

Aujourd’hui, après plusieurs améliorations, OuiCare est désormais composé de deux plateformes. La première, pour les patients, leur permet d’accéder aux médecins, d’accéder à la téléconsultation, à leurs données médicales. La seconde, réservée aux médecins, leur permet d’effectuer le suivi des patients, de gérer leur traitement. La start-up, basée à Yaoundé et Douala, prépare d’autres améliorations comme la géolocalisation des pharmacies.

En 2021, Emmanuel Assom a remporté le prix Orange de l’entrepreneur social des TIC en Afrique et au Moyen-Orient (Poesam). La healthtech a bénéficié ainsi d’un prix de 25 000 euros et d’un accompagnement chez les incubateurs Actives Spaces au niveau national et Bond'innov en France. Elle vient également d’intégrer le Cameroon digital innovation center (CDIC), le nouvel incubateur lancé le 8 février 2022 par le gouvernement. Avec sa trentaine de médecins déjà enregistrée, OuiCare souhaite étendre ses services à toutes les régions du Cameroun, puis à d’autres pays africains, à l’instar du Sénégal où des procédures administratives ont déjà été engagées.

Ruben Tchounyabe

Lire aussi : Audace Nakeshimana, l’ingénieur d’Apple qui démocratise le diagnostic médical au Rwanda

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Fondateur d’Insightiv, une plateforme de télémédecine, cet ingénieur en Machine Learning a décidé de mettre ses capacités au service de l’amélioration de l’imagerie médicale dans les hôpitaux du Rwanda. Avec sa récente levée de fonds auprès de HealthTech Hub Africa, il espère une collaboration avec le système de santé publique.

Alors qu’il était étudiant au Massachusetts Institute of Technology (MIT) aux Etats-Unis, Audace Nakeshimana (photo) a fondé Insightiv en 2019, une start-up spécialisée dans l'intelligence artificielle et la téléradiologie. En plus de ses fonctions de directeur exécutif, il occupe également un poste d’ingénieur chez Apple depuis septembre 2020, où il est spécialisé en Machine Learning. Sa start-up, il a choisi de l’établir au Rwanda pour impliquer les talents locaux dans le développement de la technologie et s'assurer que la solution peut se concentrer sur la résolution du problème dans un contexte africain.

C’est pour faciliter l'accès aux diagnostics par imagerie médicale qu’Audace Nakeshimana a fondé Insightiv. « En grandissant, nous avons entendu des histoires de gens qui étaient malades et qui ne savaient pas ce qu'ils avaient. Puis cette personne rentrait chez elle et finissait par mourir […] ma grand-mère en fait partie, ainsi qu'une de mes tantes. Si l'on y regarde de plus près, beaucoup de gens meurent à cause du manque de moyens de diagnostic », a-t-il affirmé.

Insightiv développe une technologie avancée pour aider les radiologues à détecter plus rapidement les maladies potentiellement mortelles, rendant ainsi l'imagerie médicale opportune et accessible. La solution, riche en fonctionnalités, fournit des outils basés sur les diverses modalités de visualisation de l'image, ce qui permet aux spécialistes de l'imagerie médicale d'accéder à une large gamme d'outils pour une meilleure analyse. Elle leur permet de créer et de soumettre des rapports à l'aide d'une plateforme unique. En tant que système basé sur le cloud, la plateforme Insightiv Diagnostics aide le personnel de santé à se concentrer sur les soins aux patients plutôt que sur les questions techniques.

Courant 2020, Audace Nakeshimana a été finaliste du PKG Center’s IDEAS Social Innovation Challenge, et a reçu un financement de 16 000 dollars. En décembre 2021, il a remporté le concours de HealthTech Hub Africa et obtenu 30 000 dollars. L’entrepreneur entend utiliser ce financement pour améliorer son service et se rapprocher des législateurs afin de collaborer avec le système de santé publique.

Dans 10 ans, il projette d’atteindre 10 % de la population rwandaise avec sa solution de diagnostic rapide.

« Si vous regardez aujourd'hui, le système de soins de santé actuel n'a la capacité de diagnostiquer qu'environ 200 000 à 300 000 patients […] Nous pensons que si une organisation privée comme Insightiv peut prendre en charge 10 % de la population, cela signifie que nous ferions plus que ce que le système national de soins de santé fait aujourd'hui. C'est un objectif ambitieux, mais réaliste », conclut-il.

Aïsha Moyouzame

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L’Afrique affiche la possession de voitures par habitant la plus faible au monde, en raison de l’accès limité aux financements pour l’achat de véhicules. Un problème que Ladi Delano et Jide Odunsi espèrent résoudre avec la start-up Moove Africa.

Ladi Delano (photo, à droite) et Jide Odunsi (photo, à gauche), entrepreneurs d’origine nigériane installés en Angleterre, veulent démocratiser la mobilité en Afrique par le biais des nouvelles technologies. Ils ont fondé Moove Africa, une start-up proposant une plateforme digitale où les utilisateurs et les entrepreneurs du domaine des transports ont accès à des options de prêts pour l’achat de véhicules. De la London School of Economics, à l'université d'Oxford en passant par le MIT, le duo d’entrepreneurs affiche un parcours académique remarquable.   

Ladi Delano, un entrepreneur en série, et Jide Odunsi, ancien banquier d'affaires chez Goldman Sachs et ancien consultant en gestion chez McKinsey, cumulent environ 8 années d’expérience dans l’entrepreneuriat, avec trois entreprises créées parmi lesquelles Moove Africa. Animés par la passion commune de contribuer au développement de l’Afrique, ils ont décidé d'y consacrer leur expérience. 

Ils ont officiellement lancé Moove Africa en juillet 2020 après avoir constaté que la demande de véhicules en Afrique dépasse largement la production locale, laissant des millions de particuliers et d'entreprises dépendre des importations. Ces véhicules d’occasion, pour la majorité, ne sont pas toujours en bon état. Dans certains pays comme le Nigeria, des mesures gouvernementales ont été mises en place pour limiter l’importation de véhicules au profit de la fabrication locale. Ces mesures ont toutefois rendu l’accès aux véhicules encore plus difficile. 

C’est donc pour permettre aux populations d’avoir accès à des véhicules de qualité que Moove Africa est née. La start-up propose une application où les utilisateurs ont la possibilité d’accéder à des services financiers leur permettant d’acheter des véhicules. Grâce à leur solution, les utilisateurs ont la liberté de rembourser leur prêt en 30, 36 ou 48 mois en payant un pourcentage de leur revenu hebdomadaire. A ce jour, les voitures financées par Moove ont effectué plus de 2,6 millions de voyages et parcouru plus de 30 millions de kilomètres sur six marchés, à savoir Lagos, Accra, Johannesburg, Le Cap, Nairobi et Ibadan. 

En moins de deux années d’existence, Ladi Delano et Jide Odunsi ont réussi à lever 78 millions de dollars auprès d’investisseurs, dont la plus récente levée de fonds, un financement de 10 millions de dollars auprès de NBK Capital Partners le 1er février.

« L’opération alimentera notre trajectoire de croissance continue, alors que nous étendons nos opérations régionales pour donner du pouvoir à davantage d'entrepreneurs de la mobilité », a déclaré Ladi Delano, cofondateur et directeur général de Moove Africa. 

Le 10 février, les fondateurs de Moove Africa ont annoncé un partenariat avec CFAO Motors, un département de CFAO Automotive, présent dans 36 pays. « Nous sommes particulièrement fiers de travailler aux côtés du plus grand réseau de distribution automobile d'Afrique et, grâce à cela, nous sommes maintenant dans une position encore plus forte pour donner à une nouvelle génération d'entrepreneurs de la mobilité prospères et productifs les moyens d'agir », a précisé Ladi Delano.

Aïsha Moyouzame

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A la tête de ProXalys, une start-up spécialisée dans les opérations de nano-crédit et de commerce électronique B2B du secteur informel, Thierno Sakho entend y réinventer l’ensemble de la chaîne de valeur. Avec sa récente levée de fonds auprès de Haskè Ventures, il projette une expansion à l'international.

Expert en banque, finance et microfinance, le Sénégalais Thierno Sakho (photo) cumule plusieurs années d’expérience dans les marchés financiers, le corporate banking et les assurances. Celui qui se passionne pour les problématiques de transformation digitale a fait usage de ses compétences au profit du secteur informel en fondant ProXalys SAS, une plateforme de commerce électronique B2B simplifiant la chaîne d'approvisionnement entre les producteurs et les détaillants informels.

Il a eu l’idée de ProXalys SAS en 2021, après avoir constaté que les acteurs et entrepreneurs du commerce informel accèdent difficilement aux services classiques de prêt ou de crédit.

« L’informel est une cible dont la digitalisation est cruciale. Nous comptons innover sur les méthodes opérationnelles en place, en vue de renforcer et moderniser les canaux de distribution. Notre objectif est de permettre aux entrepreneurs informels de résister à la double révolution digitale et de distribution créée par les grandes multinationales présentes sur le continent », a-t-il expliqué.

Le cadre réglementaire d’octroi de crédit étant difficile, il décide alors de proposer un service d’approvisionnement en produits de consommation courante. ProXalys dispose de trois outils de gestion et de capture des flux financiers quotidiens, notamment l’application de prise de commande pour les distributeurs de l’informel, un système informatique de gestion administrative, de suivi des commandes, et de gestion des paiements, et un système de gestion logistique de la chaîne d’approvisionnement. En regroupant l’ensemble de la chaîne de distribution sur une seule plateforme, la start-up renforce la capacité de vente de ses clients et facilite leurs besoins en fonds de roulement.

En moins d’un an, il a réussi à se faire une centaine de clients à Dakar parmi les détaillants, distributeurs et producteurs, sa super app jouant le rôle d’intermédiaire pour leurs différentes opérations. En décembre 2021, Thierno Sakho a réalisé sa première levée de fonds, à hauteur de 150 000 dollars, en phase de pré-amorçage, avec Haskè Ventures comme investisseur principal. Grâce à cet investissement, l’entrepreneur compte renforcer la présence de ProXalys au Sénégal et conquérir à terme toute la sous-région ouest-africaine.

Aïsha Moyouzame

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mardi, 08 février 2022 13:15

Gilles Kounou, prodige béninois du digital

Fondateur d'Open Si, start-up du domaine des nouvelles technologies, cet ingénieur en système d’information et génie logiciel a décidé de mettre ses capacités au service de la transformation numérique de son pays. Plusieurs fois primé au niveau local et à l’international, il projette de s’investir dans de nouveaux marchés.

Diplômé d’avionique de l’Ecole de l’air de Marrakech et de génie logiciel de l’Institut de mathématiques et de sciences physiques de l’université d’Abomey-Calavi, Gilles Kounou (photo) nourrit une grande passion pour le numérique depuis l’âge de 13 ans. Il faisait déjà la fierté du Bénin en se distinguant parmi les plus jeunes codeurs de l’époque. Celui qui a consacré ses premières années professionnelles à la diffusion du principal progiciel open source de gestion des universités au sein de la sous-région ouest-africaine est aujourd’hui à la tête d'Oepn SI, start-up essentiellement orientée vers la transformation numérique et l’innovation technologique.

Le lauréat du Prix francophone de l’innovation numérique de 2015 occupe également un poste important au sein de la mairie de Cotonou où il est conseiller. Distingué par le deuxième Prix Société Générale pour avoir réinventé l’expérience client en agence bancaire, il a également fait ses preuves dans des structures comme le Google Developer Group d’Abomey-Calavi et le Réseau d’éducation et de recherche du Bénin. C’est entre ses fonctions administratives, sa start-up et ses recherches sur l’utilisation du numérique que le trentenaire partage désormais ses journées.

Conscient des enjeux du numérique à l’ère des nouvelles technologies, il a lancé Open Si en 2013 avec pour objectif de résoudre les problématiques locales de développement. Finances, éducation, agriculture, administration, commerce, il regroupe s'intéresse à des domaines stratégiques de développement. Sa start-up accompagne la transformation digitale des organisations et des entreprises en mettant à leur disposition des méthodes et des systèmes d’information innovants.

A son actif, plusieurs réalisations à succès comme la plateforme goMedical, un service de mise en relation entre les professionnels de santé, Orange Banque (Bankiz), une borne de dématérialisation des opérations bancaires en agence. Le féru des nouvelles technologies a également laissé son empreinte dans l’administration, avec la création d'e-Conseil des ministres, une plateforme de planification des opérations du Conseil des ministres et de déroulé des réunions gouvernementales.

Grand gagnant du deuxième prix au concours prix Mission Billion, édition « Wuri Afrique de l'Ouest » de la Banque Mondiale, il a été sélectionné la même année dans la liste des jeunes dirigeants africains par le Choiseul 100 Africa. L’entrepreneur qui ne cesse d’aller de succès en succès ne se repose pas sur ses lauriers. Il porte désormais l’ambitieux projet de conquérir l’Afrique de l’Ouest.

Aïsha Moyouzame

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L’entrepreneur social s’engage pour le développement d’une agriculture africaine appuyée sur les nouvelles technologies. « On peut utiliser des robots ou des tracteurs connectés, ou bien des capteurs qui permettent un contrôle à distance » est-il venu expliquer à la cheffe du gouvernement togolais Victoire Tomégah-Dogbé, la semaine passée.

Né à Kaolak, au Sénégal, au sein d’une famille modeste de 28 enfants, Thione Niang se décrit à la fois comme un « stratège politique, entrepreneur social, auteur, leader communautaire, conférencier international et consultant ». Arrivé aux Etats-Unis en 2000 avec seulement 20 $ en poche, il est aujourd’hui à la tête de six organisations internationales dont Akon Lighting Africa, un projet d’électrification de l’Afrique, ou encore JeufZone Farms, qui veut répondre aux besoins alimentaires de l’Afrique. Grâce à son travail acharné, il a réussi à devenir une célébrité internationale et une source d’inspiration pour la jeune génération africaine.

Sa carrière professionnelle aux Etats-Unis, Thione Niang l’a débutée par des petits métiers. Après quelques mois dans le Bronx à New York, où il travaille dans un restaurant, il déménage à Cleveland où il rejoint le monde politique et travaille dès 2005 comme volontaire pour la campagne municipale du conseiller local démocrate Kevin Conwell. Il devient ensuite directeur adjoint de la campagne du candidat à la mairie Frank Jackson. Bien plus tard, il est directeur de campagne de la députée noire Shirley Smith qui veut devenir Sénatrice. C’est elle qui lui présente le sénateur Barack Obama en 2006, à Columbus.

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Deux ans plus tard, Thione Niang devient l’organisateur communautaire pour le Président Barack Obama lors des élections présidentielles de 2008. Il est ensuite nommé co-président national de « gen44 », la 44e initiative de collecte de fonds des jeunes américains, pour la campagne de réélection de 2012 du président.

Panafricain dans l’âme, il a décidé de revenir dans son pays natal en 2014 pour y développer des projets à impact à l’instar de JeufZone Farms qu’il a fondé en 2015. Son objectif, répondre aux besoins agricoles de l'Afrique en développant ce secteur par le biais des nouvelles technologies.

JeufZone Farms est spécialisé dans la production, la commercialisation, la conservation et la distribution de produits agricoles. Sur une surface de 75 hectares, les jeunes qu’il encadre pratiquent des activités agricoles, contre 50 % de leurs bénéfices. La structure approvisionne ses propres restaurants au Sénégal, et dispose d’un site Internet pour la livraison. Elle fournit également les outils, formations et les expériences nécessaires aux jeunes qui souhaitent se lancer dans ce secteur.

« Ce n’est pas un travail de pauvre dans des villages sans eau ni électricité qu’il faut absolument quitter pour trouver un job de gardien à Dakar. L’agriculture est noble, elle compte parce qu’elle est la base de notre indépendance économique. C’est elle qui nourrit le pays », affirme-t-il.

Son projet mené avec succès, celui dont l’action rayonne désormais dans de nombreux pays africains et au-delà, a déjà formé plus de 200 jeunes. Pour l’année 2022, le quadragénaire envisage de conquérir le marché togolais, où il entend développer l’agriculture et intervenir dans plusieurs autres domaines. Il a échangé à cet effet jeudi 3 février avec le Premier ministre togolais Victoire Tomégah-Dogbé. « La spécificité, c’est que l’on peut utiliser des robots ou des tracteurs connectés, ou bien des capteurs qui permettent un contrôle à distance pour éviter les déplacements sur les grandes exploitations dans le domaine agricole, par exemple. Nous allons voir dans quelles mesures ça peut se faire au Togo », a-t-il expliqué.

Aïsha Moyouzame

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