Depuis la Silicon Valley, l’entrepreneur algérien Noureddine Tayebi dirige Yassir, une start-up de covoiturage et de livraison à domicile. Déjà présente en Afrique, en Europe et en Amérique, elle ambitionne de diversifier son offre et de s’étendre sur les marchés francophones du sud du Sahara.

Après des études d’ingénierie en Algérie, Noureddine Tayebi (photo) s’envole pour les États-Unis en 1998 pour suivre un master en ingénierie électrique à l'université d'Urbana-Champaign dans l'Illinois. Après avoir obtenu son diplôme, il poursuit ses études à l'université de Stanford où il obtient un doctorat en génie électrique. À la fin des années 2000, il s’est installé dans la Silicon Valley et a débuté sa carrière à Intel, où il a passé plus de 8 années. Il a acquis des compétences en gestion de produit et en marketing, et a connu une véritable expérience de start-up au sein du fabricant américain de microprocesseurs et de semi-conducteurs.

Son parcours entrepreneurial, il l’a véritablement entamé en 2011, avec 23 brevets en sa possession. En 2014, il a fondé sa première entreprise baptisée InSense, spécialisée dans les nano-capteurs de mouvement, lancée grâce à deux subventions d'un montant total de 1,6 million de dollars, qui sera vendue plus tard à une entreprise de la Silicon Valley. En 2017, il a co-fondé la start-up Yassir. D’abord déployée comme une application de taxi, la plateforme s'est depuis diversifiée dans les livraisons de restauration rapide et d'épicerie avec Yassir Express, et tout récemment, avec Yassir Market dans la livraison de courses.

En 5 années d’existence, la start-up dont le chiffre d’affaires ne cesse de grimper (jusqu’à 40 % par mois), revendique 3 millions d'utilisateurs actifs à travers l’Algérie, le Canada, la France, le Maroc et la Tunisie, entre autres. Elle a contribué à créer indirectement plus de 40 000 emplois de chauffeurs et de livreurs. En novembre 2021, Yassir a bouclé une levée de fonds de 30 millions de dollars auprès d'investisseurs américains pour soutenir son développement. Jusqu'à présent, l’entrepreneur a réussi à lever 67,6 millions de dollars auprès de 30 investisseurs.

À court terme, l'ambition de Noureddine Tayebi est de développer Yassir au sud du Sahara, notamment sur les marchés francophones tels que le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Togo, le Bénin, le Mali et le Cameroun. D’après lui, l’application fonctionne déjà au Sénégal, et d'autres grands marchés du continent comme l'Afrique du Sud, le Nigeria et l'Égypte.

« L'objectif est de créer la plus grande entreprise de technologie, non seulement en Afrique, mais dans le monde. Pour y arriver, il faut être présent sur de nombreux marchés », assure-t-il.

Aïsha Moyouzame

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Le juriste a aujourd’hui à son actif plusieurs récompenses et distinctions pour sa contribution à une meilleure protection légale des intérêts des populations. En février 2022, il a réussi une levée de fonds de pré-amorçage pour développer son activité.

Avocat à la Haute Cour du Kenya, Robert Muoka Salim (photo) est un technopreneur et socialpreneur kényan. Il est le président-directeur général et co-fondateur de My Shamba Digital, une plateforme juridique en ligne sélectionnée le 1er mars 2022 pour rejoindre le programme Venture Capital for Africa (VC4A).

My Shamba Digital aide les citoyens dans leurs procédures foncières, à éviter arnaques et autres mauvaises décisions pouvant conduire à des litiges entre particuliers, entre entreprises, entre particuliers et entreprises avec l’État. Elle permet également aux utilisateurs d’avoir accès à des informations importantes relatives aux fonciers dans son centre de ressources et sur son blog My Shamba Digital Blog. De plus, elle dispose d’une page d’annonce immobilière et d’annonces foncières, My Shamba Digital Property Listings et My Shamba Sako.

Robert Muoka Salim a fondé la plateforme au début du premier trimestre 2021. L’idée a mûri dans son esprit au fil des années, suite à plusieurs cas de litiges fonciers dont il a souvent été au fait dans son activité professionnelle. En 2017, le ministère du Foncier et de la Planification physique relevait une augmentation des fraudes foncières et crimes connexes pendant la décennie précédente. Il comptabilisait déjà par exemple 7 052 cas de fraude immobilière coûtant 60 milliards de shillings (520 millions USD) par an au Trésor public.

Le juriste diplômé de l’université de Nairobi ne s’est pas limité aux affaires foncières pour apporter son expertise aux Kényans. En 2020, il a co-fondé la plateforme numérique Sheria Online spécialisée dans l’accompagnement juridique, dont il est actuellement le responsable du développement commercial et des partenariats stratégiques.

Pour son travail d’accompagnement juridique, aussi bien dans le domaine du droit foncier que du droit des personnes à travers ses solutions numériques, Robert Salim a été inscrit dans le Top 50 africain de l’innovation juridique (2021) réalisé par Africa Law Tech et Lawyers Hub. Il a également reçu le prix de la meilleure solution technologique à l’Africa Legal Innovation Hackathon 2021. Hormis ces distinctions, il a récemment été finaliste au Global Legal Hackathon 2022 et nominé en tant que techpreneur, âgé de moins de 30 ans, de l’année 2022 aux Founder of the Year Awards. 

Melchior Koba

Lire aussi : Karim Jouini et Jihed Othmani, quand l’expertise tunisienne s’exporte en Europe 

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Lancée en 2014, la start-up Expensya dirigée par les ingénieurs Karim Jouini et Jihed Othmani est devenue la solution de gestion des dépenses parmi les plus réputées en Europe.

Alors qu'ils travaillaient comme ingénieurs en France au début des années 2010, les Tunisiens Karim Jouini (photo, à gauche) et Jihed Othmani (photo, à droite) ont réalisé que la gestion des dépenses était manuelle et compliquée pour les entreprises, notamment les processus d'enregistrement et de suivi. Non seulement l’offre existante était encore basée sur l'ordinateur de bureau malgré les solutions mobiles de facturation et de dépense disponibles, mais aussi, la politique gouvernementale en matière d'émission et d'enregistrement des factures était encore inefficace.

Ils ont alors commencé à travailler sur le projet Expensya, qui deviendra en quelques années l’un des outils fintech les plus réputés d’Europe. De retour en Tunisie, ils ont fondé Expensya en 2014, un fournisseur d’outils de gestion des dépenses pour les entreprises. Pour assurer le développement de leur start-up, ils ont réussi à attirer des investissements en capital-risque, avec des levées de fonds réalisées respectivement en 2016, 2017 et 2018. Trois ans plus tard, ils ont levé des fonds d’un montant de 20 millions de dollars venant d'investisseurs français et allemands comme MAIF Avenir, Silicon Badia, ISAI, et Seventure Partners.

Très vite, leur solution digitale est devenue la première archive numérique légale de factures en France. Expensya s’est étendue à l’Europe et à l’Afrique avec des succursales dans une quarantaine de pays. D’après Karim Jouini, la start-up est opérationnelle dans plus de 90 pays et sert près de 6 000 entreprises. « Quand Expensya a démarré, les entreprises utilisaient encore des tableaux Excel ou des solutions de saisie de données sur mesure pour enregistrer et suivre leurs dépenses », a expliqué Karim Jouini à TechCabal.

Dans l’optique de développer ses activités, le duo d’entrepreneurs a lancé en février 2022 des cartes de paiement pour ses clients en Europe, et travaille à étendre cette nouvelle solution en Afrique. Ainsi, en plus de gérer les dépenses, les clients peuvent effectuer des paiements avec la carte Expensya. « Avant, les employés ne pouvaient que demander à être remboursés après avoir dépensé, mais avec notre carte, ils peuvent maintenant dépenser en temps réel […] Notre logiciel permet de s'assurer qu'ils respectent la politique de dépenses de l'entreprise et celle du pays depuis lequel ils dépensent », a affirmé Karim Jouini.

Aïsha Moyouzame

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Pour améliorer les services de santé fournis aux patients en Ouganda, le Dr Davis Musinguzi a créé une plateforme de télémédecine baptisée Rocket Health. Sa start-up ayant récemment levé un financement de 5 millions de dollars, il ambitionne à court terme de s’étendre en Afrique de l’Est.

Diplômé en gestion des soins de santé, le Dr Davis Musinguzi (photo), un entrepreneur ougandais dans le domaine de la HealthTech, a d’abord travaillé comme spécialiste de la santé numérique à l'UNICEF où il concevait, gérait et évaluait des programmes d'informatique et de technologies de la santé pour des ministères de la Santé, des organisations internationales et des institutions universitaires. Il s’est lancé dans l’entrepreneuriat en 2006, en dirigeant une équipe spécialisée dans la vente de compléments de nutrition. Il a ensuite travaillé sur la conception d’un stéthoscope à partir d’un téléphone mobile, qui sera récompensé en 2012 par le prix Microsoft Imagine Cup.

Plus tard, il a participé à une compétition télévisée, Inspire Africa, où il a remporté un financement de 50 000 dollars du Warid Entrepreneurship Fund, ce qui lui a permis de démarrer The Medical Concierge Group (TMCG), une start-up qui exploite le service de télémédecine Rocket Health Africa Corp depuis 2012. L’idée est née du profond désir d’améliorer les services fournis aux patients, en développant une plateforme qui leur permettrait d’avoir un meilleur pronostic dès le début de la maladie. S'associant à John Mark Bwanika, Fiona Nuwamanya, Hope Achiro et William Lubega, tous issus du secteur de la santé, Davis Musinguzi a lancé Rocket Health.

La start-up de télémédecine est spécialisée dans la fourniture de services de santé en ligne, assistée par l’intelligence artificielle (IA). Travaillant avec des médecins dans des centres de contact, elle assure les livraisons du dernier kilomètre d'ordonnances en pharmacie, des prélèvements, des tests en laboratoire, avec des cliniques équipées de dispositifs médicaux connectés. Rocket Health mène également des activités de conseil et de recherche en santé numérique pour des organisations et des projets de santé en Afrique.

Durant son parcours, Davis Musinguzi a d'abord fait face à la réticence des clients et des membres potentiels du personnel qui n’étaient pas habitués aux services de télémédecine. Grâce au bouche-à-oreille, la plateforme a rapidement atteint de nombreux clients. L’entrepreneur emploie une trentaine de médecins qui fournissent des services à 40 000 clients répertoriés sur la plateforme de Rocket Health. Avec la pandémie de Covid-19, la start-up a vu sa demande grimper, atteignant un chiffre record d’environ 400 000 consultations virtuelles par an.

Le travail du Dr Davis Musinguzi a été reconnu dans le domaine de la santé numérique par Google, Microsoft, Ashoka, Alibaba, la CNUCED, le Commonwealth, Ericsson, la BAD et Deutsche Telekom, entre autres. Début mars, Rocket Health a levé un financement de série A d’un montant de 5 millions de dollars pour développer son service de télémédecine en Afrique. Le tour de financement de la start-up a été mené par Creadev, une société d'investissement, avec la participation d'investisseurs africains, Grenfell Holdings et LoftyInc Capital Management. Ce tour de table porte le total des fonds levés par Rocket Health à 6,2 millions de dollars.

La prochaine étape pour Davis Musinguzi est l'expansion de Rocket Health en Afrique de l’Est pour les deux années à venir, en commençant par le Kenya.

Aïsha Moyouzame

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Durant la pandémie du coronavirus, la jeune entrepreneure a réussi à préserver les revenus de plus d’une centaine d’artisans marocains, à travers sa solution alternative qui leur a permis de continuer à vendre même sans ouvrir leurs boutiques et ateliers. Elle veut maintenant changer d’échelle.

Détentrice d’un diplôme de Commerce, option gestion de stratégie et marketing, obtenu à l’université McGill au Canada, Aida Kandil (photo) est la fondatrice de MyTindy. Très attachée au Maroc, son pays d’origine, elle lui témoigne cet amour à travers la plateforme numérique qui promeut à l’international l'artisanat local. Les visiteurs du monde entier peuvent y acheter bijoux, meubles, objets décoratifs, etc., directement auprès de l’artisan marocain et être livrés chez eux.

Aida Kandil a cofondé MyTindy en 2019 pour mettre en relation vendeurs et acheteurs. La start-up accompagne les artisans marocains dans leur transition numérique et la valorisation de leur activité. Elle leur fournit une formation pour mieux vendre leurs créations en tirant parti du pouvoir d’Internet tandis qu’elle s’occupe de la logistique pour la livraison des achats.

C’est en 2018 que la jeune entrepreneure, alors installée à Montréal au Canada et chargée de la stratégie de référencement en ligne pour une grande marque internationale, décide de tout quitter et de s’installer au Maroc. Après un an et un mois de service, Aida Kandil qui est née à Paris et a fait ses études entre la France, le Canada et le Maroc a voulu mettre les compétences et l’expérience acquises au fil des ans au profit d’un secteur qui l'a toujours captivé, l’artisanat marocain.

« Tout a commencé quand, à la fin de chaque séjour au Maroc, j’emportais avec moi des objets de décoration à mon retour au Canada. Mon entourage me demandait toujours où j’achetais mes produits et s’il y avait moyen de les commander, notamment en ligne. Aucune plateforme n’offrait cela à l’époque. Alors, une fois au Maroc, j’ai fait le tour des Habous pour demander aux artisans s’ils avaient des plateformes dédiées aux ventes internationales sur Internet et s’ils étaient intéressés par l’idée », révèle-t-elle sur l’origine de sa plateforme.

Aujourd’hui, Aida Kandil revendique un catalogue de 8 000 références proposées par 250 artisans sur sa MyTindy. Sa start-up, qui enregistre une clientèle à 70 % étrangère et très sensible au label écoresponsable, s’est même lancée dans des commandes personnalisées, généralement passées par des clients exigeants. L’activité qui a démarré avec des fonds propres à elle et à Chakib Yasmine, l’autre cofondateur, enregistre de plus en plus de succès. Depuis février 2022, MyTindy est d’ailleurs en quête d’investisseurs pour s’étendre dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord.

Les trois années d’investissement d’Aida Kandil dans la valorisation de l’artisanat marocain lui ont déjà valu plusieurs distinctions au plan national et international. Avec MyTindy, elle a remporté, entre autres, le premier prix de la Startup for Good Région Méditerranée organisée par Emerging Valley en 2020, le prix de meilleure solution numérique des World Summit Awards 2020, le prix de meilleure solution numérique nationale pour un prix international dans la catégorie Affaires et commerce décerné par les World Summit Awards 2021.

Ruben Tchounyabe

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Si l’écosystème de la tech africaine enregistre la croissance la plus rapide au monde avec des levées de fonds records, il reste encore difficile pour les start-up, en phase de démarrage en particulier, d’avoir accès aux financements. Pour les entrepreneurs nigérians Benedict Afolami et Ose Eromosele, la solution se trouve dans Conectivest.

Le secteur de la finance n’a plus de secret pour Benedict Afolami (photo, à gauche) et Ose Eromosele (photo, à droite). Avec plus de 15 ans d'expérience professionnelle dans la technologie et la finance, ils ont eu le temps de remarquer les failles en matière de levée de fonds et le fossé qui existe entre les entrepreneurs et les investisseurs en Afrique. Bien que la tech africaine ait levé plus d'un milliard de dollars au cours des trois premiers mois de 2022, il est particulièrement difficile pour les jeunes pousses au stade de démarrage de lever des fonds. C’est ce constat qui les a poussés à fonder Conectivest pour s'attaquer au problème.

Benedict Afolami, cofondateur et directeur général, et Ose Eromosele, cofondateur et directeur financier, ont officiellement lancé Conectivest en juin 2021 avec pour objectif de faciliter les investissements en mettant en relation les entrepreneurs et les investisseurs. Selon eux, une levée de fonds réussie commence toujours par une connexion entre les investisseurs et les start-up.

« Il s'agit d'un espace de mise en réseau des investissements qui facilite la connexion entre fondateurs, la connexion entre investisseurs, la connexion entre plateformes et fondateurs et la connexion entre investisseurs et fondateurs », a expliqué Benedict Afolami.

Conectivest se présente sous forme d’un mini-réseau social qui relie l’ensemble des parties prenantes qui interviennent dans les levées de fonds. La plateforme offre ainsi un moyen rapide pour les fondateurs, hubs, accélérateurs et investisseurs de se connecter les uns aux autres et d'échanger. Elle aide les startupers à préparer leurs profils et les investisseurs à gérer leurs transactions et leurs investissements. Connectivest organise également des journées de démonstration hebdomadaires au cours desquelles les entrepreneurs prêts à lever des fonds rencontrent des investisseurs.

En moins d’un an, affirment-ils sur techbuild africa, ils ont réussi à intégrer plus de 350 investisseurs actifs axés sur l'Afrique, issus de trois grands groupes d'investissement, notamment LoftyInc Capital Management, Midlothian Angel Network et South-South-East Angel Network. Selon eux, ces investisseurs ont réalisé directement et indirectement, par le biais de Conectivest, plus de 50 transactions pour un montant total de 2,2 millions de dollars.

Aïsha Moyouzame

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Pour Diekola Sulu, le diabète n’est pas une maladie fatale. Après avoir été diagnostiqué du diabète de type 2, il a décidé de faire usage de la technologie en créant ManageAm, une appli pour aider à une meilleure gestion de cette maladie.

En 2006, Diekola Sulu (photo) a été diagnostiqué avec un diabète de type 2. À l’époque, il ne faisait pas attention à son mode de vie et avait très peu d’informations sur la maladie jusqu’à ce qu’il voit son état de santé se détériorer, relate-t-il sur Ventures Africa. Il a donc commencé à s’éduquer sur sa condition et s’est rendu compte que le diabète pouvait être contrôlé. Cette prise de conscience a suscité en lui un nouvel objectif, celui de sensibiliser les populations et d’aider les personnes atteintes à mieux se prendre en charge.

Le fondateur de la Self Healthcare Empowerment Initiative (SHEI) a vécu au Royaume-Uni avant d’entamer une longue carrière de travail avec le gouvernement qatari où il était chargé de gérer et mettre en œuvre des programmes de soins de santé. Durant son parcours professionnel, il a découvert que son pays d'origine, le Nigéria, et les pays du Moyen-Orient avaient un problème commun de manque d’éducation, de médicaments et d’outils adéquats pour aider à diagnostiquer et à traiter la maladie.

En 2016, il a décidé de lancer SHEI afin de sensibiliser les populations. Cependant, il a réalisé que les activités sur le terrain ne permettaient pas d’atteindre le maximum de personnes. Pour lui, il devenait évident de faire usage des nouvelles technologies pour toucher un plus grand nombre de personnes à distance. En juillet 2018, il a lancé sur fonds propres et avec l’appui de partenaires stratégiques, l'application ManageAm.

La gestion du diabète demandant beaucoup d’efforts entre équilibrer les routines, suivre les analyses de sang, planifier l'exercice et le régime, les médicaments, gérer les taux de glycémie, ManageAM se veut une plateforme unique pour l'autogestion de la maladie. Elle aide ainsi les utilisateurs à atteindre leurs objectifs de santé à court et long terme. Elle permet également de calculer efficacement leurs progrès tout en facilitant la prise de décision pour un mode de vie sain, sans oublier de s'engager efficacement auprès de leur médecin pour le traitement et le suivi.

Dans un contexte où 24 millions d’Africains vivent avec le diabète, selon les données de 2021 de la Fédération internationale du diabète (FID), l'application ManageAm ambitionne de se positionner en tant qu’outil indispensable en matière de prévalence de cette maladie, et pour favoriser l'auto-éducation par le biais des appareils connectés.

Aïsha Moyouzame

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En seulement 2 ans, Tamsir Ousmane Traoré a réussi à conquérir 7 marchés africains avec sa plateforme de logistique Logidoo. Il ambitionne d’introduire progressivement la technologie dans l’ensemble des opérations d’import-export en Afrique.

Né d’une famille d’entrepreneurs dans le domaine de la logistique, c’est tout naturellement que Tamsir Ousmane Traoré (photo) s’est lancé dans l’entrepreneuriat. Après des études supérieures en marketing et sciences de gestion au Maroc et une brillante carrière dans le supply chain en Afrique, il a décidé de retourner dans son pays natal, le Sénégal, en 2011. Son aventure entrepreneuriale, il la commence avec Tex Courrier dans la messagerie, Indilma dans l’événementiel, ou encore dans la distribution pharmaceutique avec Pharma Express.

Animé par l’envie d’innover en créant des solutions adaptées au contexte africain, il a lancé la plateforme d’e-logistique Logidoo en 2019. Elle permet aux utilisateurs d’expédier des colis à travers l’Afrique. La start-up gère la réception, le stockage, l’expédition des commandes et l’ensemble des procédures liées à l’importation et à l’exportation des colis. Sur Logidoo, les utilisateurs ont la possibilité de comparer les différentes options d’expédition et d'assurer la traçabilité des livraisons en ligne.

Selon le fondateur, la plateforme Logiboo, qui a affiché un chiffre d’affaires en croissance de 200 % en 2021, couvre les transports routier, aérien et maritime. Avec son entrée en 2020 au Maroc, il entend non seulement entamer sa conquête de la région MENA, mais aussi faire de l’axe Sénégal-Maroc une un chemin vers l’Afrique de l’Ouest pour les clients à la recherche d’une solution logistique fiable. Il entend profiter des opportunités qu’offre la ZLECAF (Zone de libre-échange continentale africaine) pour renforcer sa présence sur le continent.

L’entrepreneur, lauréat du Prix Orange Fab 2020, nourrit le projet ambitieux d’intégrer progressivement la technologie dans l’ensemble des opérations d’import-export en Afrique. Il a déjà réussi en seulement deux années à faire adopter sa solution au Sénégal, Mali, Guinée-Conakry, Gambie, Maroc et Mauritanie.

Aïsha Moyouzame

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Si les mutilations génitales féminines (MGF) sont interdites dans de nombreux pays africains, cette pratique perdure dans certaines localités. Au Nigéria, Dirug Samuel veut lutter contre ce fléau par le biais des nouvelles technologies avec son application SmartRR.

Titulaire d’un diplôme en informatique de l'École polytechnique de l'État d'Adamawa au Nigéria, l’entrepreneur Dirug Samuel (photo) s’est formé à la Stallion Academy for Business and Leadership en ressources humaines. Depuis 2017, il fait ses preuves dans le secteur de la gestion des organisations à but non lucratif. A la tête de Big Family 360, une fondation d’aide aux personnes vulnérables, il est surtout connu pour son engagement dans la lutte contre les mutilations génitales féminines, et l'application mobile SmartRR qui aide les victimes à accéder à des services.  

Celui qui a travaillé avec des ONG dans la lutte contre les violences basées sur le genre, dans le cadre de programmes humanitaires, a développé SmartRR afin de faciliter le signalement anonyme des MGF aux autorités, en utilisant le programme de cartographie des services de l'UNFPA (Fonds des Nations unies pour la population). Selon lui, les MGF sont une violation des droits de l'homme, il utilise alors ses compétences en informatique au service de la lutte contre ce fléau et de la sensibilisation des familles.

Au-delà de venir en aide aux victimes, il entend sensibiliser les communautés pour les amener à dénoncer cette pratique traditionnelle qui consiste à retirer partiellement ou totalement les organes génitaux externes des filles et des jeunes femmes. « Grâce à la sensibilisation et aux innovations sur les dangers de la pratique des MGF, environ 40 à 50 % des femmes disent qu'elles ne voudraient pas que leurs filles en fassent l'expérience », avait-t-il affirmé.

Le fondateur de Big Family 360 a été récompensé lors du FGM Innovation Hacklab, dans le cadre du programme conjoint UNFPA-UNICEF sur l'élimination des mutilations génitales féminines et du programme régional africain Spotlight Initiative (SIARP) en septembre 2021. Une reconnaissance qui le motive à réitérer son engagement à mettre fin aux MGF dans le pays.

« L'UNFPA et d'autres parties prenantes obtiennent de bons résultats dans la lutte contre les MGF au Nigeria », a-t-il assuré.

Aïsha Moyouzame

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En un an à peine, Ahmed Ismail et ses associés ont réussi à faire de Bloom, une fintech proposant un service d’épargne, la première start-up du Soudan à intégrer l’accélérateur américain Y Combinator pour sa cohorte de 2022.

Ancien associé de la banque d'investissement Barclays, Ahmed Ismail (photo) est le PDG de Bloom, une solution financière digitale développée par Bloom Financial Technologies (UK) Limited par l'intermédiaire de sa succursale enregistrée au Soudan. Il a cofondé Bloom avec Youcef Oudjidane, Abdigani Diriye et Khalid Keenan, des entrepreneurs africains ayant étudié dans des universités réputées du Royaume-Uni et ayant travaillé chez Goldman, Amazon et IBM. Ensemble, ils ont décidé de mettre leur expérience combinée de l'ingénierie, de la banque d'investissement et du capital-risque, au service de la lutte contre l'inflation et la dévaluation de la monnaie du Soudan.

Au départ, ils avaient l'intention d'investir dans des marchés déjà bien établis en matière de banque numérique en Afrique, mais ont finalement décidé d'en construire une à la place, en choisissant le Soudan en raison de leur familiarité avec ce pays, et de leur envie d’avoir un impact dans un écosystème technologique ambigu. En 2021, ils ont lancé Bloom, une néobanque permettant aux Soudanais d'épargner en dollars américains et de dépenser dans leur monnaie locale, la livre soudanaise, parmi d'autres fonctionnalités comme les transferts de fonds et les cartes bancaires en dollars.

Leur objectif est d'aider les utilisateurs, généralement issus de la classe moyenne, à avoir accès à une épargne dans des devises stables et à des services financiers qui leur permettent de dépenser en devise locale, dans un contexte où l'inflation a dépassé 350 % en 2021. Étant donné que l'écosystème technologique du Soudan est très récent, Bloom est la deuxième start-up du pays financée par des fonds de capital-risque en plus de 30 ans, et la première soutenue par l’accélérateur américain Y Combinator dans le pays, représentant ainsi à l’international l'écosystème technologique soudanais. La start-up dit avoir 15 000 personnes sur sa liste d'attente.

Pour les fondateurs, figurer parmi les start-up du programme Y Combinator 2022 pourrait contribuer non seulement à attirer l'attention sur Bloom, mais aussi sur les opportunités qu’offrent d’autres pays sous-représentés dans des compétitions internationales comme le Soudan. 

Aïsha Moyouzame

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