Son cursus académique ne la prédisposait pas à s’investir dans la HealthTech. Mais un événement malheureux l’a convaincu d’entreprendre dans ce secteur qui a un impact sur la vie de millions de personnes sur le continent.
L’entrepreneure franco-béninoise Bola Bardet (photo) est la fondatrice et présidente-directrice générale de l’Insurtech/HealthTech Susu. À travers sa plateforme numérique, la start-up basée en Côte d’Ivoire et en France propose à la diaspora africaine des solutions de couverture sanitaire à destination de leurs proches restés sur le continent.
Cela inclut des soins spécialisés dans les maladies chroniques, des services de soins de santé préventifs, une couverture médicale dans le pays et à l'étranger, des soins de santé d'urgence et la livraison de produits pharmaceutiques certifiés.
En mars 2022, elle a annoncé la mobilisation de 1 million $ pour financer le début de sa croissance. Ce financement a été obtenu chez des capital-risqueurs, et permettra à l'entreprise de renforcer son expansion vers des pays comme le Sénégal et le Cameroun.
Titulaire de plusieurs diplômes, notamment un MBA exécutif en entrepreneuriat obtenu en 2018 à la Haute école de commerce (HEC) de Paris, un master en gestion, plusieurs certificats professionnels en entrepreneuriat et affaires sociales, Bola Bardet a lancé Susu à la suite d’une triste expérience personnelle.
Son père est décédé en 2017 pendant ses études. « Suite à un problème cardiaque, mon père aurait dû bénéficier d’une opération sur place, mais l’absence de chirurgien cardiaque a tout compliqué. L’évacuation sanitaire en France fut le dernier recours, mais ne servit à rien. Il m’a paru clair que mon cas n’était pas un phénomène isolé et que cette situation en Afrique ne pouvait perdurer », explique-t-elle.
Pour cette année, Bola Bardet est finaliste du Female Founder Challenge qu'organise Viva Tech en partenariat avec 50inTech. En 2019, la start-up avait déjà été lauréate du challenge Sanofi lors de la même rencontre internationale. L'entrepreneure accumule une quinzaine d’années d’expérience professionnelle dans le consulting et la finance, qui lui ont servi pour mener Susu au succès. Elle a occupé plusieurs postes chez Richemont et JP Morgan Chase & Co. Elle a débuté sa carrière professionnelle en 2014 chez LCN Communications.
Melchior Koba
Lire aussi : La Sénégalaise Fatoumata Bâ se veut un soutien fort aux start-up technologiques africaines en démarrage
Elle se positionne actuellement comme une ambitieuse concurrente des grands groupes internationaux dans le segment du smartphone « low-cost ». C’est sa passion pour la technologie qui a contraint la jeune femme à opérer une reconversion professionnelle.
Fadima Diawara (photo) est la fondatrice et présidente-directrice générale de Kunfabo. La start-up fondée en 2017 est conceptrice du smartphone du même nom qui veut dire « être en contact » dans la langue malinké. À travers cet outil dédié aux consommateurs africains, la jeune guinéenne s’est fixé comme ambition de contribuer à l’inclusion numérique en Afrique.
Introduit sur le marché en 2020, le smartphone Kunfabo propose des applications telles que « Find me » qui permet de géolocaliser les centres de santé et les pharmacies à proximité ; Afro Cook qui promeut la cuisine africaine à travers diverses recettes ; Dikalo, l’application de messagerie développée par une entreprise camerounaise. Muni d’un système d’exploitation Android 8.1 et compatible 4G, le téléphone est certifié par les normes internationales, dont celles de l’Union européenne.
Titulaire d’une licence en droit privé obtenue en 2008 à l’université générale Lansana Conté de Sonfonia de Conakry et d’un MBA en entrepreneuriat numérique de l’IEBS Business School de Madrid, Fadima Diawara qui a aussi suivi des études en comptabilité a mûri son projet après avoir constaté la forte demande pour des smartphones de qualité et à des coûts abordables en Afrique.
« Kunfabo est venu répondre à ce besoin en créant une marque africaine qui nous représente et à laquelle les Africains peuvent s’identifier », explique la tech entrepreneure qui a pu se lancer grâce à la confiance que son projet a inspirée. En novembre 2019, elle a obtenu un crédit de 300 000 euros de Société Générale Guinée. Emprunt qui a été remboursé en août 2020 et qui a témoigné de la santé financière de la start-up.
À ce jour, plus de 4 000 appareils ont été vendus par Fadima Diawara qui a débuté sa carrière professionnelle en Espagne, en 2013, comme agent commercial chez Organo Gold. En 2015, elle rejoint le département de gestion administrative de Vueling, la compagnie aérienne à bas prix. Prefabricats Planas lui ouvre ses portes quelques mois plus tard, puis ce sera la chaîne de magasins de prêt-à-porter Bershka. En 2017, elle est recrutée chez Lozano Imports Inc. Elle y reste trois mois avant de se lancer dans l’aventure Kunfabo.
Son investissement dans le mobile lui a valu au fil des années quelques distinctions, notamment le prix de la start-up originale de l’année en Espagne en 2020. La même année, elle a également remporté le prix de meilleure entrepreneure de l’année de la ville de Gérone en Espagne. Elle a également fait partie des lauréats du Sommet Afrique-France 2020.
Melchior Koba
Lire aussi : La Camerounaise Nelly Chatue-Diop facilite l’investissement dans la cryptomonnaie à l’Afrique francophone avec Ejara
Après quatre années à la tête d’un centre de santé situé en zone rurale dans la région du Nord-Ouest, il a développé sa propre HealthTech. L’idée qui soutient son projet entrepreneurial lui a été inspirée des difficultés éprouvées par les patientes de son lieu d’affectation.
Conrad Tankou (photo) est un entrepreneur camerounais. Il est titulaire d’un doctorat en médecine et de sciences biomédicales obtenu en 2013 à la faculté de médecine et de sciences biomédicales de Yaoundé. En 2018, il a fondé Global Innovation and Creativity Space (GIC Space), une entreprise spécialisée dans l’e-santé.
À travers la HealthTech, il a développé le projet GICMED composée d’une plateforme de télémédecine, d’un système de microscopie numérique pour smartphone, d’un spéculum intelligent, d’un dispositif de biopsie par ponction à l'aiguille fine et d’une plateforme intuitive d’apprentissage et de formation en ligne. GICMED permet ainsi aux patientes, qu’elles soient en milieu rural ou non, d’accéder à un diagnostic rapide et fiable sans se déplacer. De plus, l’application permet aux médecins d’obtenir des avis de leurs collègues en partageant avec eux des images numérisées de leurs diagnostics.
La volonté derrière ce projet d’envergure, Conrad Tankou l’explique par son ambition d’apporter « une solution pour que les femmes vivant dans les zones rurales aient accès à des diagnostics fiables des cancers du col de l’utérus et du sein ». Il souhaite que « GICMED soit implanté non seulement dans chaque village du Cameroun, mais aussi dans chaque pays d’Afrique subsaharienne ».
Pour ses travaux, Conrad Tankou a été distingué plusieurs fois au plan national et à l’international. Ses travaux ont valu à GICMED d’être reconnue comme la start-up de l’année 2019 au Cameroun, un an après avoir été lauréate du Next Einstein Forum Challenge à Kigali dans la catégorie meilleure innovation en 2018. En 2021, GICMED a été lauréate du prix des innovateurs africains pour la santé remis par la Fédération internationale de l’industrie pharmaceutique et la Speak Up Africa.
Avant GIC Space, Conrad Tankou a cofondé GiftedMom, une société de santé en ligne engagée dans l’amélioration de la santé maternelle et infantile, en 2013 avec son compatriote Alain Nteff. De 2014 à 2018, il a exercé en tant que médecin-chef au centre de santé médicalisé de Bambalang, dans le Nord-Ouest du Cameroun.
Melchior Koba
A la tête de deux projets numériques, il s’est positionné comme un fournisseur de solutions aussi bien pour les jeunes tech entrepreneurs que pour les populations. Convaincu qu’il y a toujours quelque chose de nouveau à créer, il conserve son esprit en alerte pour la prochaine grande aventure.
Adulaï Bary (photo) est un entrepreneur originaire de Guinée-Bissau. Titulaire d’une licence en méthode informatique appliquée à la gestion d’entreprise obtenue en 2012 à l’université Koffi Annan de Guinée, puis d’un master en affaires et entrepreneuriat de l’université de Neva-Reno aux USA en 2016, il est le président-directeur général de l’incubateur de projets InnovaLab GW qu’il a fondé en 2016 avec Claudinecia Cabral.
Basé à Bissau, InnovaLab GW a développé un écosystème qui favorise le développement entrepreneurial axé sur l’innovation dans les domaines de l’éducation, de l’agriculture, de la santé et des infrastructures. Grâce à cette facilité, il a pu offrir à de nombreux innovateurs locaux l’opportunité de mûrir leur idée de projet et d’en faire des entreprises.
Entrepreneur prolifique, Adulaï Bary est aussi à la tête de BIGTechnologies SARL qu’il a fondé en 2014. La start-up développe des solutions informatiques pour des institutions privées et publiques. Elle a conçu Ubuntu 2S, un système intelligent solaire domestique formé de batteries solaires à faible coût qui apportent aux villages les plus reculés du pays de l’électricité.
A travers Ubuntu 2S, Adulaï Bary a comme ambition de contribuer à l’inclusion numérique des populations rurales en résolvant d’abord leur problème d’accès à moindre coût à de l’énergie. Opérationnel depuis 2020, ce projet a remporté le Live Innovation Impact Grant Program à l’exposition universelle de Dubaï 2020.
Au-delà de son parcours entrepreneurial, Adulaï Bary, qui a démarré sa carrière professionnelle en 2012 comme gestionnaire de stock au sein de MOGJ Commerce International, a aussi travaillé chez Orange Bissau de 2012 à 2018 comme ingénieur support de systèmes d’information puis comme chef de support de services fonctionnels.
De 2018 à 2019, il est consultant du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) pour l’étude de faisabilité d'une pépinière d'entreprises. De 2019 à 2020, il est consultant international au sein de l’Organisation internationale pour les migrations (spécialiste de l’emploi des jeunes).
Ancien membre de l’initiative 2016 des jeunes leaders africains, Adulaï Bary a participé en 2017 au Sommet mondial de l’entrepreneuriat. Il est un ambassadeur de la Guinée-Bissau au Next Einstein Forum (2017/2019) et a reçu en 2018 le prix de la jeunesse ouest-africaine en tant que l’un des 100 jeunes les plus influents d’Afrique de l’Ouest.
Melchior Koba
Lire aussi : La Sud-Africaine Aisha Pandor facilite la recherche d’agents domestiques grâce à SweepSouth
Elle a réussi à fédérer un ensemble de professionnels du droit pour donner aux États du continent la meilleure expertise en faveur de l’éclosion d’un cadre propice à l’innovation technologique. Son travail lui a valu la reconnaissance de plusieurs organisations de renom.
Linda Bonyo (photo) est une experte en droit numérique et entrepreneure kényane. Diplômée de l’École de droit du Kenya, elle est la fondatrice et la présidente-directrice générale de Lawyers Hub. Créé en 2017, le réseau panafricain d'avocats est spécialisé dans la formation et la consultation en matière de droit numérique.
Elle est l’une des Africaines reconnues il y a une semaine par l’organisation internationale de journalisme Rest of World comme l’un des 100 acteurs mondiaux du changement par la technologie. Son travail, axé sur la gouvernance des données, l'intelligence artificielle, la propriété intellectuelle, l'identité numérique, la gouvernance d'Internet, l'économie numérique, la technologie et la démocratie, contribue à l’évolution de la réglementation et des politiques autour du numérique en Afrique.
À travers Lawyers Hub, Linda Bonyo a organisé en 2020 le premier Africa Law Tech Festival (composé d’une LawTech Academy, d’un Africa Legal Hackathon, d’un Africa Digital Rights Concert et de l’Africa Policy Co-Creation Conference) qui a réuni plus de 20 pays africains et plus de 1000 participants. Elle a également créé le Lawyers Innovation Hub pour soutenir les start-up technologiques et développer la collaboration interdisciplinaire du droit et de la technologie.
Avocate à la Haute Cour du Kenya et siégeant au sein de plusieurs organismes juridiques tels que l’Union panafricaine des avocats et l’East Africa Law Society, elle souhaite plus d’engagement des avocats dans les politiques de l’innovation. Elle déplore le fait que de nombreux avocats, régulateurs et décideurs politiques soient « actuellement pris dans un labyrinthe sur ce que signifient exactement l’innovation et la technologie pour l’avenir de la réglementation et de l’entrepreneuriat ».
Consultante en identité numérique et en gouvernance des données à la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique, Linda Bonyo a débuté sa carrière professionnelle en 2010 au CRADLE Child Rights Foundation. En novembre de la même année, elle rejoint le bureau du médiateur de l’université d’agriculture et de technologie Jomo Kenyatta comme directrice juridique.
De 2013 à 2014, elle travaille pour Transparency International en tant qu’avocate en charge de la gouvernance et des politiques. De 2014 à 2017, elle est avocate spécialisée en immigration au cabinet juridique Bonyo & Co. Lawyers Hub lui prendra ensuite tout son temps.
Linda Bonyo a fait partie de la cohorte de bourses 2020-2021 Tech Women Emerging Leader Fellowship. Elle est également membre du Real Facebook Oversight Board, l’instance arbitrale de Facebook conçue pour trancher des contestations de suspension de compte.
Melchior Koba
Son parcours professionnel dans le secteur de la data lui a permis de bâtir une plateforme qu’elle veut sécurisée et efficace. Elle fait aussi de l’éducation financière une priorité pour donner à un plus grand nombre d’Africains l’opportunité d’investir dans de nouveaux actifs financiers.
Nelly Chatue-Diop (photo) est une informaticienne et entrepreneure camerounaise spécialisée dans la fintech. Titulaire d’un diplôme d’ingénieure en informatique et télécommunications de CPE Lyon en 2004, elle est la fondatrice et présidente-directrice générale d’Ejara, une plateforme d’investissement mobile basée sur la blockchain en Afrique francophone.
Créé en 2020, le service orienté vers le continent donne aux Africains l’opportunité d’investir à des coûts abordables dans plusieurs actifs, que ce soit des actions fractionnées ou des cryptomonnaies. Ejara offre aussi à ses utilisateurs des possibilités d’épargne par Mobile Money à partir de 100 FCFA (0,16 USD) depuis son smartphone. Des cours d’éducation financière sont aussi proposés par la start-up.
Nelly Chatue-Diop — qui est aussi titulaire d’un master en administration des affaires, finance d’entreprise, marchés financiers et stratégie obtenu en 2007 à HEC Paris, et d’un autre en finance obtenu en 2008 à l’École de commerce de Londres — explique « qu’Ejara est issu d’une vision que j’ai, qui est de permettre à chacun, où qu’il se trouve en Afrique, de pouvoir créer, augmenter et protéger sa richesse et son épargne ».
Avant Ejara, Nelly Chatue-Diop a multiplié les investissements pour se faire une place dans la tech et contribuer au développement de l' Afrique. En 2014, elle a cofondé Booper, une entreprise française qui fournit aux commerçants de détail des solutions technologiques d’optimisation des prix par l’utilisation du big data, de l’intelligence artificielle (IA) et des analyses prédictives. En 2018, elle a cofondé Nzinghaa Lab, un studio camerounais spécialisé dans les projets IA et blockchain. En 2021, elle est également l’un des fondateurs de Sewelo Africa Digital Training, un fournisseur de formation en ligne garantissant aux apprenants une multitude de débouchés professionnels.
Les initiatives entrepreneuriales de Nelly Chatue-Diop ont été ponctuées de passages dans diverses entreprises. Elle a débuté sa carrière professionnelle en 2004 comme ingénieure logiciel chez Accenture avant de rejoindre la banque Credit Suisse en 2007. De 2008 à 2011, elle travaille chez Revenue Management Solutions (RMS), une entreprise d'analyse des modes de consommation. Franprix l’accueille de 2011 à 2015 puis c’est Darty de 2015 à 2017.
De 2017 à 2020, elle occupe le poste de directrice des données chez BetClic Group, la société de pari sportif en ligne. De 2020 à 2021, Nelly Chatue-Diop occupe le poste de présidente du Conseil de Giotto.ai, un projet d’utilisation de l’intelligence artificielle qui implémente des algorithmes inspirés de la topologie afin de répondre aux lacunes actuelles du machine learning pour la rendre plus fiable et intuitive dans des domaines comme la science des matériaux, les neurosciences ou la biologie.
Grâce à ses multiples expériences professionnelles, Nelly Chatue-Diop a été récompensée de plusieurs distinctions. En 2013, elle a été lauréate du prix de la femme engagée dans la grande distribution en France. Elle a été nommée dans le Top 10 des directeurs de la donnée en Europe en 2018. En 2020, elle a fait partie de la liste mondiale des femmes de pouvoir dans la data du CDO Magazine et dans le Top 100 mondial des Visionnaires de la donnée.
Melchior Koba
Lire aussi : Le Béninois Dare Okoudjou interconnecte les différents services de paiement mobile en Afrique
Cet ancien cadre du groupe télécoms MTN a été reconnu, il y a quelques jours, par l’organisation internationale de journalisme à but non lucratif axée sur la technologie, Rest of World, comme l’un des 100 leaders mondiaux de la tech.
Dare Okoudjou (photo) est un entrepreneur béninois opérant dans le domaine de la fintech en Afrique. Il est le fondateur et le président-directeur général de MFS Africa, le plus grand centre d'interopérabilité d'argent mobile sur le continent. Il connecte près de 320 millions de portefeuilles mobiles afin d’offrir aux fournisseurs de services financiers une plus grande portée à leurs produits destinés aux populations non bancarisées ou sous bancarisées.
Titulaire d’un master scientifique en ingénierie télécom obtenu en 1999 à Télécom Paris, en France en 1999 et d’un master en administration des affaires à l’Insead Business School de France en 2005, Dare Okoudjou a fondé MFS Africa en 2009 avec l’ambition de faciliter aux Africains les paiements à travers le monde.
Il explique à cet effet que « si vous vous connectez à n’importe quel portefeuille mobile quelque part dans le monde, à commencer par l’Afrique, cela devrait suffire pour effectuer des transactions avec n’importe qui d’autre dans le monde. C’est la grande mission de l’entreprise ».
Pour mener à bien sa vision, le chef d’entreprise a réussi en novembre 2021 à lever 100 millions $ lors d’un tour de table de série C. Le financement mobilisé en fonds propres auprès d’investisseurs tels qu'AfricInvest FIVE, Goodwell Investments, LUN Partners Group, CommerzVentures, Allan Gray Ventures, Endeavor Catalyst, Endeavor Harvest ou encore ShoreCap III, avec un emprunt assuré par Lendable et Norsad, est investi dans l’expansion des activités à de nouveaux territoires en Afrique.
Dare Okoudjou a lancé MFS Africa après trois ans passés chez l’opérateur de téléphonie mobile MTN Group, où il a développé la stratégie de paiement mobile et dirigé sa mise en œuvre dans 21 pays d’Afrique et du Moyen-Orient. Il a débuté sa carrière professionnelle en 1999 chez PricewaterhouseCoopers (PwC) en tant que consultant en télécommunication.
En 2017, Dare Okoudjou a rayonné avec MSF Africa qui a été désignée comme l’une des 10 entreprises les plus innovantes au monde par Fast Company. En 2020, il a été reconnu par le réseau d’entrepreneurs Endeavour comme l’un des entrepreneurs à fort impact dans le monde. En 2021, il a été bénéficiaire de la bourse Legatum du Massachusetts Institute of Technology aux côtés de 12 autres fondateurs africains d’entreprises à fort impact.
Melchior Koba
Lire aussi : La Camerounaise Rebecca Enonchong dans le top 100 des leaders mondiaux de la tech de Rest of World
Elle était partie pour faire carrière en génétique, mais a préféré se lancer dans l’entrepreneuriat. La start-up qu’elle a fondée est aujourd’hui l’une des entreprises qui créent de la valeur pour des milliers de petits travailleurs du secteur du service à la personne dans le pays.
Née en 1985, Aisha Pandor (photo) est une généticienne et entrepreneure sud-africaine. Titulaire d’un doctorat en génétique humaine obtenu en 2011 à l’université du Cap, elle est depuis 2014 la présidente-directrice générale de SweepSouth, une entreprise qu’elle a fondée avec son mari Alen Ribic, un ingénieur logiciel.
SweepSouth est une start-up technologique qui met en relation, via sa plateforme en ligne et son application mobile, environ 1,2 million de travailleurs domestiques avec des employeurs potentiels. Opérant dans les villes du Cap, de Durban, de Johannesburg et de Pretoria, la start-up dessert 10 000 utilisateurs mensuels.
L’idée lui est venue de la difficulté qu’elle et son époux ont rencontrée pour trouver quelqu’un de confiance pour s’occuper de leur jeune fille et de leur maison quand ils vont au travail. Lauréate du prix de la meilleure petite entreprise du SAVCA Industry Award 2018, Aisha Pandor exprime toujours le besoin d’étendre la portée de sa société à d’autres pays, notamment le Kenya.
« Nous examinons d’autres pays du continent où les gens ont rencontré le même genre de problèmes qui nous a donné l’idée de SweepSouth. Le ciel est la limite », a-t-elle déclaré.
Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, Aisha Pandor a d’abord travaillé en tant qu’associé en gestion de l’université du Cap en 2011 et Analyste d'affaires à Accenture en 2012. Accenture est une société de services professionnels dans les domaines du numérique, du cloud et de la sécurité.
Aisha Pandor a plusieurs distinctions à son actif pour son esprit tech entrepreneurial qui a amélioré le traitement salarial des employés de ménage. Elle a reçu le prix des femmes innovatrices révolutionnaires d’Afrique en 2017 du Forum économique mondial, celui de la femme entrepreneure en technologie et commerce électronique et le prix du meilleur entrepreneur noir en technologie et commerce électronique aux PriceCheck Teck and E-Commerce Awards 2016.
En 2015, quelques mois après le lancement de SweepSouth qui lui a valu le prix du SiMODiSA Start-up SA Pitching Competition en 2014, elle a passé quatre mois à la Silicon Valley au sein de l’accélérateur 500 startups.
Melchior Koba
Lire aussi : Le Sud-Africain Kiaan Pillay milite pour un écosystème financier plus interconnecté avec Stitch
A son actif, l’entrepreneur en série cumule une dizaine d’années d’expérience dans divers secteurs d’activités. Sa start-up fait partie du top 15 des fintechs africaines sélectionnées pour prendre part au salon VivaTech.
Cyril Owona (photo) est un entrepreneur camerounais qui travaille dans l’industrie des technologies de l’information et des services. Il est le président-directeur général de Dreamcash, une fintech basée à Yaoundé qu’il a fondée en 2020 avec Fabrice Atangana. Ensemble, ils développent des solutions numériques innovantes qui permettent aux consommateurs de contrôler leurs finances à partir de leurs smartphones.
La société a déjà produit l’application MiQo, un outil financier permettant aux personnes non bancarisées de bénéficier de tous les services offerts par une banque, y compris les microcrédits. Avec MiQo, Cyril est finaliste de l’AfricaTech Awards aux côtés de 44 autres innovateurs africains. Ce concours dédié aux start-up africaines, qui en est à sa première édition, se tiendra à Paris, en marge du salon VivaTech prévu du 15 au 18 juin.
« C’est une belle source de motivation pour une jeune équipe qui, grâce au travail acharné de plusieurs années et à divers sacrifices, se dévoue quotidiennement pour développer des solutions technologiques qui contribuent efficacement à une plus grande inclusion financière dans les marchés émergents », a déclaré Cyril Owona sur sa page LinkedIn.
Le parcours entrepreneurial de Cyril Owona démarre en 2016, au Canada, avec Innovation Services-Conseil International Inc (ISCI). Cette entreprise est un cabinet d’experts-conseils qui propose ses services à des entreprises œuvrant généralement dans le secteur des technologies de l’information. En 2017, il fonde aussi CPAI Inc, une société privée panafricaine basée au Québec et dont l’ambition est de contribuer à la transformation numérique de l’Afrique.
Depuis février 2021, Cyril Owona est le directeur et le cofondateur de Sewelo Africa Digital Training, une start-up de formation en ligne, d’embauche et d’entrepreneuriat basée à Paris.
Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat, le directeur général d’Odesia, une entreprise de tourisme qui offre des séjours en villages vacances, des résidences de tourisme, des hôtels et des campings en France, a travaillé dans plusieurs sociétés. Titulaire d’un Master professionnel en gestion des ressources humaines de l’École des sciences et techniques commerciales (ESTC) en France, il a débuté sa carrière professionnelle en 2006 chez Alpha Fund en tant que gestionnaire de projet. Il y est par la suite devenu directeur de succursale. Après Alpha Fund, il a travaillé pendant un an à ANEO, une agence de conseil qui accompagne les entreprises dans leurs transformations organisationnelles et digitales. Il occupait le poste de recruteur TI.
Melchior Koba
Lire aussi : Le Sud-Africain Kiaan Pillay milite pour un écosystème financier plus interconnecté avec Stitch
La solution numérique est le fruit d’un besoin qu’elle a vécu et auquel elle a su répondre de manière pratique. Déjà utilisé par plusieurs de ses compatriotes, le service résout leurs problèmes de déplacement.
Samrawit Fikru (photo) est une programmeuse de logiciels et entrepreneure éthiopienne. Elle est la cofondatrice et présidente-directrice générale de la start-up Hybrid Designs, spécialisée dans le développement informatique. Lancée en 2011, elle propose une application mobile et web de réservation de taxi dénommée Ride, qui a déjà été téléchargée plus de 10 000 fois.
Elle révèle que l’idée de Ride découle d’un souci pratique personnel. « J’avais l’habitude de me retrouver constamment au bureau tard le soir et d’être confrontée à un obstacle de transport en retournant chez moi. Je ne me sentais pas en sécurité lorsque je prenais un taxi… le chauffeur vous demande également de payer plus de deux fois le prix qu’ils facturent en journée », raconte-t-elle.
La semaine dernière, Samrawit Fikru s’est illustrée à l’international en figurant dans le top 100 des leaders mondiaux de la tech hors de la Silicon Valley et du monde occidental, publié par Rest of World, une organisation internationale de journalisme à but non lucratif orientée vers la technologie. La distinction célèbre son parcours et ses réalisations.
Titulaire d’un diplôme en génie logiciel du MicroLink Information Technology College obtenu en 2004, Samrawit Fikru a démarré sa carrière professionnelle en 2005 comme ingénieure logiciel chez Revots PLC. En 2006, en parallèle de son travail, elle décroche un bachelor scientifique en informatique au HiLCoE of Computer Science and Technology College.
En 2007, elle rejoint CNET Software Technology PLC comme programmeuse. En 2008, elle est recrutée chez Cybersoft software Company comme programmeuse logiciel. En 2010, elle s’envole pour le Cameroun où elle travaille chez 4Afri Mobile Technology Company comme ingénieure senior en application. En 2011, elle rentre en Éthiopie et rejoint DH MicroHard Solutions comme responsable de ligne de produits.
Depuis 2013, Samrawit Fikru est membre du programme pour l’entrepreneuriat des femmes africaines (AWEP). Le programme fournit des supports d’expertise à ses membres dans le domaine de la finance, du développement d’affaires, de la comptabilité et du marketing.
Melchior Koba
Lire aussi : La Sénégalaise Fatoumata Bâ se veut un soutien fort aux start-up technologiques africaines en démarrage